Mes jours, dès lors...

 

 

Mes jours, dès lors, parés de brume,

Vêtus de pluie et de clarté,

Mes jours, mes nuits, d’ombre ou de lune,

Vont naître avec sérénité.

 

Je n’ai plus, pour orner ma vie,

Besoin de fièvre ou de stupeur,

Il me suffit qu’un essieu crie

Sur le chemin des laboureurs...

 

Mes grands espoirs, mes grandes joies,

Où sont-ils aujourd’hui ? Silence...

Il me suffit qu’un rameau ploie,

Qu’un toit fume ou qu’un rameau danse.

 

Il me suffit que la nuit tombe ;

Et j’ai, sans rêve ni regret,

Quand je vais m’assoupir dans l’ombre,

Deux anges clairs à mon chevet.

 

 

 

Henry SPIESS, Saison divine.