La pluie...
La pluie a fatigué les branches ;
La clarté recule, s’en va ;
Et j’entends s’animer en moi,
Les voix du soir et du silence :
« Es-tu guéri de ta folie,
Cœur faible, plein d’orgueil perclus?
Dis-nous tes vols dans l’absolu,
Vers le grand secret de la vie...
Sur les chemins de l’impossible
Tu as donné ta force en vain.
Cœur faible qui t’es cru divin,
Sans rien ravir à l’invisible...
La pluie a fatigué les branches
Et béni les toits du village...
Prends conseil de ce paysage
Où la paix nocturne s’avance. »
Henry SPIESS, Saison divine.