Une Mère

 

 

Une Mère, ah ! ce nom remplit le cœur d’ivresse ;

Il parle de bonheur, de soins et de tendresse,

Il dore le passé de prismes radieux,

Recouvre le présent d’un voile d’espérance,

Car ce nom porte en lui dévouement, confiance,

              Ce nom nous révèle les cieux !

 

Quelle main vient ouvrir nos yeux à la lumière ?

Quelle âme dans notre âme existe tout entière ?

Qui nous suit dans nos jeux d’un regard caressant ?

Qui plane, comme un ange, à la figure rose,

Sur la couche légère où l’enfant se repose

              Et lui murmure quelque chant ?

 

Qui lui montre le Ciel lorsqu’arrive la peine ?

Qui, pleine de doux soins, de sa marche incertaine

Éloigne les périls, empêche les écarts ?

Qui souffre de nos maux, jouit de notre joie,

Qui relève nos fronts, aplanit notre voie,

              Et nous couvre de ses regards ?

 

C’est cet être si pur que Dieu toujours l’écoute,

Dont l’âme dans les cieux va recueillir sans doute

Des mots pour endormir la douleur ici-bas ;

Être que le Seigneur, dans sa bonté divine,

Forma de foi, d’amour, et dont l’œil illumine

              La place où nous portons nos pas.

 

 

 

Louisa STAPPAERTS,

Œuvres poétiques, 1858.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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