À ma sœur Sophie-Madeleine

 

ENLEVÉE PAR UNE MORT PRÉMATURÉE

 

 

 

J’ai versé sur toi des larmes de sang, oui, et mon cœur pleurait lorsque mes yeux se glaçaient, semblables à la haine que jamais ne rafraîchit le souffle de la consolation.

 

Je ne m’étais pas longtemps bercé de l’espérance que tu pouvais guérir ; ah ! Dieu, elle succombe ! Mon âme succombe avec elle ! ô souris-moi, héritière des cieux !

 

Souris une consolation à ton frère, de la plénitude de ton repos ! Une consolation mêlée de tristesse, car voyageur que je suis encore, et faible, dans le crépuscule de notre vallée, je ne pourrais supporter tes joies !

 

Toi tu marches dans tes hauts sentiers à travers la pourpre des fêtes célestes ! Tu approches en tressaillant du divin soleil, dont tu bois les rayons !

 

 

 

Friedrich Leopold von STOLBERG, 1773.

 

Paru dans la Revue européenne en 1831.

 

 

 

 

 

 

 

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