Le rêveur
Imité de l’anglais de Thomas O’Hagan.
C’est un rêveur, dit-on de moi.
Qu’importe, si mon âme est ferme !
Et, quant au trésor qu’elle enferme,
C’est d’un métal de bon aloi.
Oui, je suis rêveur et dédaigne
Les vains propos de tous les jours,
Puisque mon cœur cherche toujours
Ce qui l’élève où l’esprit règne.
Si je rêve c’est à genoux.
On a rêvé dans tous les âges.
Les grands rêveurs étaient des sages
Et leurs noms restent parmi nous.
Dans l’avenir où j’aime à vivre,
Où dans les siècles disparus,
Rien d’ici-bas, bien au-dessus !
Je rêve en lisant un bon livre.
Benjamin SULTE.
Paru dans La Revue nationale en janvier 1919.