La Notre-Dame de septembre
Le jour pur apparaît dans un mystère blanc.
Un brumeux voile immense, au doux souffle tremblant,
Enferme la campagne en ses candeurs intimes :
Vallons, collines, champs, buissons, hautaines cimes,
Tout est blanc, virginal, tout est chaste et charmant.
Dans ce vague attendri, dans ce recueillement,
Douce comme une rose échappant de la nue,
La Vierge liliale, attentive, est venue :
Les bras pleins des blancheurs des écheveaux subtils,
On peut la voir jeter, de toutes parts, ses fils,
Et, tenant dans sa main sa blanche quenouillée,
Ouvrir, en souriant, l’ère de la veillée.
Marie SUTTIN.
Paru dans L’Année des poètes en 1890.