Soirs mystiques
Par ces soirs lourds de paix, mon âme est une église
Où l’autel est dressé pour la seule Beauté...
L’encens du Rêve y monte en lentes vapeurs grises,
L’Extase est à genoux en sa sérénité...
Cierge doux et bénit dont la pâle odeur grise,
Le Souvenir y traîne une vague clarté...
Et les voix du Passé sous sa voûte agonisent
En un chœur de tristesse et de mysticité...
Mais quand l’heure a sonné des plus nobles prières,
Dans le calme indécis du sacré sanctuaire,
Monte l’alléluia de mes espoirs dévots...
Et l’Idéal aimé tout à coup illumine
Le front blême et pensif du prêtre qui s’incline
Des reflets de pensers et de bonheurs nouveaux !
Gaston SYFFERT, Les Brumes de la vie.