Les lilas

 

 

Sur un fond doux à l’œil et mouvant à la brise,

Le dôme des lilas s’élève au gai soleil.

De leur suc embaumé l’oiseau-mouche se grise,

Fleur vivante, aux reflets de pourpre et de vermeil.

 

Les uns, comme les lys, semblent faits pour les vierges,

Tant ils ont de blancheur, d’idéale beauté ;

Ou bien sur quelque autel brillant du feu des cierges

Ils portent notre hommage au Dieu de majesté.

 

Interprètes charmants de suaves pensées,

Isolés sur leur tige ou groupés en faisceaux,

Ils sont tout un poème au cœur des fiancées,

Et s’inclinent, discrets, sur le bord des berceaux.

 

Aussi beaux, mais voilés de légère tristesse,

Sous de mauves couleurs, lilas, nous vous aimons,

Et de vos frondaisons s’exhale une tendresse

Qui sied au souvenir de ceux que nous pleurons.

 

Ô langage muet qui part de toutes choses,

Pour parler à notre âme et s’unir à nos cœurs !

Aujourd’hui les lilas, demain les douces roses...

Mon Dieu, soyez béni d’avoir créé les fleurs !

 

 

 

Marie SYLVIA, Vers le beau,

Institut Jeanne d’Arc, 1924.

 

 

 

 

 

 

 

 

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