La Vierge aux lys

 

 

Qu’il est bon de savoir qu’il fut, entre les femmes,

Une femme très pure et très digne d’amour,

Dont l’image bénie imprime dans les âmes

La grâce et la beauté de l’éternel séjour !

 

Qu’il est bon de penser combien elle était douce,

Et que, loin des attraits de l’humaine grandeur,

Elle vivait cachée !... Au fond du nid de mousse

Vient souvent s’arrêter le regard du Seigneur !

 

Jamais ses pas légers n’écrasaient le brin d’herbe

Que l’aube avait couvert de gouttes de cristal ;

Nulle ombre sur son front, nulle parole acerbe

Ne trahissaient de loin quelque approche du mal.

 

En elle tout priait ; son cœur, comme un calice

D’où montait en hommage un invisible encens,

Dans la suavité de l’humble sacrifice

Ne cessait d’adorer le Seigneur Tout-Puissant.

 

Sa race était royale, on la nommait Marie.

D’elle Dieu se servit pour nous donner son Fils.

Dans le ciel, bienfaisante à l’âme qui la prie,

Elle veille sur nous, la douce Vierge aux lys.

 

 

 

Marie SYLVIA, Reflets d’opales, 1945.

 

 

 

 

 

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