L’âme
Parmi la matière tombée,
L’âme est à jamais immortelle.
De son père divin parcelle
Infime mais incontestée,
Tout entière et une en tous lieux,
Entière à l’univers mêlée,
Elle meut la voûte des cieux.
Gardienne de tout l’univers,
À travers des aspects divers,
Partout elle reste présente.
Ici, le moteur des étoiles,
Là, maître du ballet des Anges,
Ici, sous des chaînes pesantes
Elle a pris la forme terrestre.
Eloignée de ses créateurs,
Elle a bu l’oubli de tristesse ;
Dans sa folie, dans ses soucis,
Elle aime la terre sans grâces
Et, dieu, ne voit que ce qui passe.
Pourtant, dans ses yeux obscurcis
Traîne, traîne encor la lumière.
Cependant ceux qui sont ici,
Une force encor les entraîne,
Quand ils ont échappé aux vagues
De la vie et à ses soucis,
Et vers le saint chemin les mène
Qui conduit au palais du Père.
SYNÉSIOS.
Traduction de Robert Brasillach.