Fragment de « Douleur et Tourment »
... De tous côtés, puissant ou malheureux,
L’homme se sent courbé par le destin affreux,
Et chacun, ici-bas, en son âme recèle
Le germe qui produit l’affliction cruelle.
Ainsi, dans notre vie, apprenons à souffrir,
Et ne laissons jamais le mal nous assombrir.
S’il est vrai d’admirer ou Socrate le sage,
Ou Zénon, le vaillant, au stoïque courage,
Nous, les nouveaux venus, qui gardons d’un cœur chaud
La voix du divin Maître, élevons-nous plus haut.
Montons alors, montons, montons jusqu’au Calvaire ;
Là nous verrons écrit, en langage sévère,
Que la douleur profonde, aux entailles de feu,
Est le pas en avant qui rapproche de Dieu.
Charles TABOURIER.
Paru dans L’Année des poètes en 1894.