Sur la grève
Grave, silencieuse, émue et recueillie,
Au bout de la falaise, une femme écoutait
Des bruits de l’horizon, la confuse harmonie
Et la voix du flot qui montait.
Par degrés, cette intense et grande mélodie,
Dont le rythme divin la berçait, l’enchantait,
D’un sentiment profond, puissant, l’avait remplie ;
Large, son cœur se dilatait.
Son âme, à l’unisson de toute la nature,
Chantait au Créateur sans frein et sans mesure,
Fuyait loin du terrestre lieu.
C’est que, plus que toute autre, elle est harmonieuse,
Vibrante, poétique, autant qu’elle est pieuse,
L’âme qui sait honorer Dieu.
M.-P. TALLEVAST.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.