L’écho de la harpe
PAUVRE harpe du barde au lambris suspendue,
Tu dormais, dès longtemps poudreuse et détendue !
D’un souffle vagabond la brise de la nuit
Sur ta corde muette éveille un léger bruit.
Telle dort en mon sein cette harpe cachée,
Et que seule la muse a quelquefois touchée,
Alors qu’un mot puissant, un songe, un souvenir,
Une pensée errante et douce à retenir,
L’effleurent en passant d’une aile fugitive ;
Soudain la corde vibre, et mon âme attentive,
Émue à cet accord qui se perd dans les cieux,
Garde du son divin l’écho mélodieux.
Amable TASTU.
Paru dans les Annales romantiques en 1825.