Eau sacrée
C’était l’étendue inféconde,
Le désert au souffle de feu ;
Or, un jour, voici qu’en ce lieu
Jaillit une eau vive et profonde ;
Et voici que la plaine blonde
Ondule au loin sous le ciel bleu,
Et que le bon froment de Dieu
Mûrit pour le salut du monde.
Sur les rives agenouillés,
Les peuples meurtris et souillés
Avidement boivent à même ;
Et les fronts las, les fronts chagrins
Se relèvent, purs et sereins,
Sous l’onde sainte du baptême.
Édouard TAVAN.
Paru dans La Semaine littéraire le 1er avril 1899.