Solitude
Je serai toujours seul même parmi la foule,
Le doute et le chagrin m’habiteront toujours.
Pourquoi, Dieu, fîtes-vous de mon cœur ce balourd
Qui n’équilibre rien alors que tout s’écroule ?
Je marche dans ma nuit depuis longtemps déjà,
Depuis longtemps je souffre un singulier martyre,
Je titube et me blesse aux épines des rires :
Ce monde incohérent n’était pas fait pour moi.
Je l’accepte pourtant ; bravement je m’y voue
Sachant bien que jamais je n’y changerai rien.
Vient la saison du mal, vient la saison du bien,
Je subis sans comprendre et mon rôle se joue.
16 Septembre 1970
Émile TERWAGNE,
Soliloques pour l’Éternel,
Éditions de la Revue moderne,
1973.