Il suffit...

 

 

Nous ne voyons, Seigneur, dans notre nuit humaine

Que vos yeux étoilés, par milliards dans le ciel.

Nous savons qu’ils nous voient, de là vient notre gène,

Mais nous ne savons rien de Vous originel.

 

Vous vous cachez depuis les longs commencements

Et vous vous cacherez jusqu’à la fin peut-être.

Nous n’avons que nos soifs, nos éblouissements,

Que le radar de notre foi pour vous connaître.

 

Votre silence nous effraie et nous afflige

Mais peut-être que votre voix nous briserait.

Il suffit que la mienne à vous parler s’oblige,

Que mon âme pour vous soliloque en secret.

 

 

                                                          7 Janvier 1970

 

 

 

Émile TERWAGNE,

Soliloques pour l’Éternel,

Éditions de la Revue moderne,

1973.

 

 

 

 

 

 

 

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