Noël

 

 

Chantons l’heureuse naissance

Que l’on célèbre en ce jour :

Un Dieu, malgré sa puissance,

Est vaincu par son amour.

En tous lieux de ses louanges

Faisons retentir les airs ;

Aux divins concerts des Anges

Joignons nos humbles concerts.

 

Mortels, l’auriez-vous pû croire

Qu’une étable fût un lieu

Propre à renfermer la gloire

Et la majesté d’un Dieu ?

L’Éternel a pris naissance,

L’Impassible est tourmente ;

Le Verbe est dans le silence,

Et le soleil sans clarté.

 

Les divines Prophéties

S’expliquent dans ce moment,

Et sont bien-tôt éclaircies

Par ce merveilleux Enfant.

Une Mère Vierge et pure,

En bannit l’obscurité :

Les ombres et la figure

Font place à la vérité.

 

Bergers, qui, d’un soin fidèle,

Avez l’œil sur vos troupeaux,

À cette grande nouvelle

Accordez vos chalumeaux ;

Chantez des Hymnes sacrées

Pour ce divin Rédempteur,

Qui, des brebis égarées,

Est le souverain Pasteur.

 

Pour briser toutes nos chaînes,

Il s’est mis dans les liens,

Et s’est chargé de nos peines

Pour nous combler de ses biens :

Celui devant qui les Anges

Tremblent éternellement,

Est enfermé dans des langes

Sous la forme d’un enfant.

 

Ne tardez point, allez, Mages,

À cet Enfant glorieux

Faire de justes hommages

De vos trésors précieux :

Suivez l’Astre favorable

Qui luit pour vous éclairer :

Allez voir dans une étable

Le Dieu qu’il faut adorer.

 

Jadis, Adam, par son crime,

Avait réglé notre sort ;

Le Monde était la victime

Du démon et de la mort.

Mais ô faute salutaire !

Crime illustre et glorieux,

Qui nous donne un Dieu pour frère,

Et qui fait les hommes Dieux !

 

 

 

Jacques TESTU.

 

 

 

 

 

 

 

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