Quand Dieu n’est point consentant
Quand Dieu n’est point consentant,
Si douloureux que soit l’Amour,
L’âme ne sait conquérir le bonheur,
Mais elle-même peut au moins se conquérir.
Âme qui, tout entière,
T’abandonnes à cet amour sans trêve
Et respires par lui seul, et lui dois tout ton mal,
Âme, que Dieu te bénisse !
Lui le miséricordieux, le Tout-Puissant,
Qui réchauffe de son rayon
Et la fleur luxuriante épanouie à l’air,
Et la perle pure au fond des mers !
Théodore TIOUTCHEV.
Recueilli dans Anthologie de la poésie russe
du XVIIIe siècle à nos jours, par Jacques Robert
et Emmanuel Rais, Bordas, 1947.