Dans une église de Moscou
à Robert et Teresa Ford
Dans une église de Moscou
La cire du silence à vingt lampions
Alimente une flamme qui donne
Un sens aux mèches prisonnières
Mais quelle est cette flamme
Qui lèche le silence
Où communie mon âme
À celle des icônes
Entre ses lèvres chevrotantes
Une vieille dévote
Gruge le beau silence
Mais quelle est cette flamme
Qui tremble avec la vieille
Au petit rythme des prières
Est-ce la liberté sans âge
Qui brûle le temps de l’état
En attendant celui de l’homme
Dans une église de Moscou
La cire du silence à vingt lampions
Alimente une flamme qui donne
Un sens aux mèches prisonnières
Pierre TROTTIER.
Paru dans La Nouvelle Revue canadienne
en janvier 1953.