Ce que nous avons fait
Regarde autour de nous par combien de débris
Se comptent les châteaux édifiés sur les sables,
Les bonheurs qu’on disait partout impérissables
Même alors qu’ils étaient précocement flétris.
Regarde chaque jour s’écrouler des lambris,
Des pierres qu’on croyait très fortes et durables,
Et qui sont devenus les fragments misérables
Que pour faire un palais, hélas ! on avait pris.
Et pour te reposer le cœur de ces ruines,
Pense que cet amour où nous puisons l’espoir
N’a pas été la flamme éphémère d’un soir.
Car nous en avons fait, malgré beaucoup d’épines,
Une étoile que l’œil à toute heure peut voir,
Un astre glorieux soumis aux lois divines.
Adalbert TRUDEL, Sous la faucille,
Imprimerie Ernest Tremblay, 1931.