Poèmes de guerre

 

 

Les canons se sont tus sur la terre de France.

Après de durs combats le calme est revenu

Déversant dans notre âme un charme bienvenu

Qui sème au cœur de tous le germe d’Espérance.

Tout s’agite et revit. En un bruit de ferraille,

Le son du lourd marteau remplace la mitraille.

Pourtant il est, là-bas, loin des êtres aimés,

Des hommes, des soldats, des captifs, bien des nôtres

Qui ont besoin de soins et réclament les vôtres

Pour raffermir – enfin ! – leurs muscles déprimés.

 

                                       *

                                    *     *

 

Prisonnier du Stalag, de la Grande Épopée

Exhalant la détresse en termes résolus,

Dis-toi que tes appels ne sont pas superflus

Qui composent, touchants, ta triste mélopée...

Nous savons tous ici qu’en des heures tragiques

Tes frères de combat surent être énergiques.

Il est, pour nous civils, un imposant devoir

Dicté par ton sublime et complet sacrifice,

Consommé pleinement, sans l’ombre d’artifice,

Digne de nous séduire et de nous émouvoir.

 

                                       *

                                    *     *

 

L’uniforme de boue, de sang et d’héroïsme

Que magnifiquement notre Poilu porta

En gravissant – sublime – un nouveau Golgotha,

Doit chasser de nos cœurs le lucre et l’égoïsme,

Pour ces humbles Martyrs ouvrez votre escarcelle.

Pour eux donnez... jusqu’à la dernière parcelle.

Et bientôt libérés, tous ces nobles Français,

De retour au pays, par une aube blanchâtre,

Retrouvant, tout heureux, leur place au coin de l’âtre,

Béniront votre nom en attendant la Paix !

 

 

 

E. VALENTIN-SOLMY.

 

Recueilli dans Le blason des poètes, Anthologie

du Syndicat des Journalistes et Écrivains,

établie par Maurice Delorme,

Éditions de la Revue moderne, 1965.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net