Mon être ne peut pas mourir

 

 

Mon être ne peut pas mourir, c’est impossible

Que mon désir de voir s’éteigne avec mes yeux ;

Au frisson que j’éprouve à contempler les cieux

Je sais qu’il est un monde au-delà du visible.

 

Ô Formes, le pouvoir que vous avez sur nous

Pénètre plus avant que dans notre prunelle,

Et notre âme déjà vous possédait en elle

Et dès l’éternité vous aimait à genoux ;

 

Aussitôt qu’il vous tient, mon rêve vous dépasse,

Car c’est Dieu qu’il savoure en toutes ses amours ;

Toujours insatiable il espère toujours

Et poursuit sa recherche avide par l’espace.

 

La terre l’importune, et son espoir est tel

De jouir de ce Dieu caché qui le fait vivre

Qu’il implore à grands cris le coup qui le délivre,

Et c’est devant la mort qu’il se sent immortel.

 

 

 

Robert VALLERY-RADOT,

L'Eau du Puits: Les Soifs.

 

 

 

 

 

 

 

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