Psaume

 

 

Seigneur, je m’abandonne à jamais en vos mains :

Mon cœur ne se complaît qu’à suivre vos chemins,

 

Car la route que prend le monde est décevante ;

Ce n’est qu’auprès de vous que mon âme est vivante.

 

Leurs ivresses d’ici m’emplissent de dégoût :

Comment les désirer si la mort est au bout ?

 

Mon âme a trop senti l’infini vivre en elle :

Je méprise une amour qui n’est pas éternelle.

 

Seigneur, Seigneur, j’étouffe ici, vous le savez,

Et mes regards au ciel se sont toujours levés !

 

Seigneur, je n’ai jamais cherché que votre face :

Quand vous m’apparaissez, le monde entier s’efface.

 

Arrachez-moi de terre, ouvrez-moi vos parvis :

Ce n’est qu’en votre cœur, ô mon Dieu, que je vis.

 

Votre héritage est mien, je n’en connais point d’autre ;

Je ne veux pas chercher ma gloire, mais la vôtre.

 

Ah ! comme votre loi passe l’or et l’argent !

Que votre amour est fort, votre joug indulgent !

 

Hâtez-vous de m’ouvrir la maison de mon Père,

Ô vous le Rédempteur par qui la Grâce opère !

 

Les regards attachés au séjour révélé,

Je marche dans la foule ainsi qu’un exilé.

 

Car les bonheurs d’ici ne me sont que supplices,

Maintenant que j’ai bu le vin de vos calices.

 

 

 

Robert VALLERY-RADOT.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.

 

 

 

 

 

 

 

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