Sancta Maria
Ô ma douce Patronne, ô ma Dame, ô ma Reine,
Comme bien je voudrais déposer à tes pieds
Un glaive étincelant, couronné de lauriers,
Que, preux, j’apporterais d’une emprise lointaine !
Comme bien je voudrais, ma sainte souveraine,
Déposer fièrement sur ton front vénéré
Un diadème d’or, de perles constellé,
Dont j’eusse dépouillé quelque reine païenne !
Mais comte ou pair ne suis, duc ni cavalcadour !
Je m’en vais par tous lieux, vivant au jour le jour,
Ainsi que les oiseaux chanter des villanelles ;
Et je viens aujourd’hui, ton féal troubadour,
Aux accords de ce luth mêlant mes ritournelles,
Ô ma dame, t’offrir ce pauvre chant d’amour !
Franz VAN CAENEGEM.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.