La colombe envolée
Par-dessus le lac bleu la colombe s’envole
Au pays charmant des amours sans fin ;
Et ce lac, c’est le gouffre où mon cœur se désole,
Et l’oiseau, c’est toi, que j’appelle en vain.
Car, hélas ! n’as-tu pas emporté sur ton aile
Mes bonheurs perdus et mes rêves d’or ?
Plus profond que cette eau, mais calme autant qu’elle,
Le regret me reste, mais je t’aime encor.
Dans le monde meilleur où tu t’es en allée,
Tu le sais trop bien, tout mon cœur te suit.
Ton pieux souvenir, ma colombe envolée,
C’est le doux rayon qui remplit ma nuit.
André VAN HASSELT.
Paru dans L’Année des poètes en 1891.