La création

 

 

Le jour où Dieu créa d’un geste la nature,

       Il y mit un coin de son cœur,

De sorte que son œuvre est sa propre figure,

       Son doux regard et sa grandeur.

 

Dès lors, du fond des nids, des rayons et des branches,

Des phalènes dormant au velours des pervenches,

Des rivages songeurs et des fauves des bois,

Monte un chant d’allégresse à l’expression franche

       Vers le Seigneur, le Seigneur roi.

 

Or quand Il eut fini, revoyant toutes choses,

       Il vit que tout était parfait :

Que les oiseaux chantaient en présence des roses,

       Que tout riait dans la forêt.

 

Le soleil radieux dorait la mer immense,

Et la terre donnait de tout en abondance ;

Puis, voulant achever son œuvre pour toujours,

Il fit l’homme et la femme et dit dans sa puissance :

        « Allez ! ... » et leur donna l’amour.

 

 

 

Rosario VENNE, La chaîne aux anneaux d’or,

Éditions Chantecler, 1952.

 

 

 

 

 

 

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