En marge d’une bible
Les outres de peau sont taries
Et les citernes sont sans eau.
Que sont devenus les chameaux
Qui conduisaient à Samarie ?
Esther, Judith, ombres chéries !
À vos pieds tintaient des anneaux
Et par vos yeux tristes et beaux
La Bible est encore fleurie.
Grâce aux xylographes fervents
Je vous revois à la fontaine
Avec, au front, la cruche pleine
Ou tendant sur un plat d’argent
Vers des soldats, au seuil des tentes,
Une tête sanguinolente
Dont s’étonnaient mes yeux d’enfant.
Léon VÉRANE.
Recueilli dans Les poètes de la vie :
œuvres inédites d'auteurs contemporains,
choix de Louis Vaunois et Jacques Bour, 1945.