L’enfant des grandes villes
Né l’enfant des grandes villes
Et des révoltes serviles,
J’ai là tout cherché, trouvé,
De tout appétit rêvé.
Mais, puisque rien n’en demeure,
J’ai dit un adieu léger
À tout ce qui peut changer,
Au plaisir, au bonheur même,
Et même à tout ce que j’aime
Hors de vous, mon doux Seigneur !
La Croix m’a pris sur ses ailes
Qui m’emporte aux meilleurs zèles,
Silence, expiation,
Et l’âpre vocation
Pour la vertu qui s’ignore.
Douce, chère Humilité,
Arrose ma charité,
Trempe-la de tes eaux vives.
Ô mon cœur, que tu ne vives
Qu’aux fins d’une bonne mort !
Paul VERLAINE, Sagesse.