Paraphrase du psaume 129
Oh! mon Dieu, c’est vers vous du profond de l’abyme
Que je m’écrie, et que je pleure !
Écoutez ; c’est la voix de la triste victime,
Vous, le Seigneur des Seigneurs !
Rendez-moi, s’il vous plaît, votre oreille attentive,
Entendez-moi dans tous les lieux,
La prière jamais ne fut intempestive
En montant au Seigneur des Cieux.
Ah! si vous mesurez votre sainte justice
À la grandeur de nos péchés,
Qui peut briser ses liens ? Si vous n’êtes propice
Par qui seront-ils détachés ?
Qui pourrait subsister devant, votre présence ?
Seigneur ! Seigneur ! écoutez-moi !
Si j’ai dans vos bontés placé mon espérance,
C’est à cause de votre loi.
Avec bien grands désirs je l’attends ; je confie
En vos paroles tout mon cœur ;
Vos promesses, mon Dieu, nous rendront à la vie !
Ô mon âme, attends le Seigneur !
Et que, depuis le soir jusqu’au Jour qui commence,
Israël inclinant ses pleurs
Lève ses tristes mains, porte son espérance
Vers Dieu qui calme les douleurs ;
Car le Seigneur est grand, et sa miséricorde.
Descendra pour nous racheter,
Et la grâce abondante qu’à nos cœurs il accorde,
Vers le ciel viendra nous hâter ;
Il soulage Israël de la profonde peine
Qui lui faisait verser ses pleurs.
Israël chantera, délivré de sa chaîne,
Un hymne au Seigneur des Seigneurs.
Jules VERNE, Poésies inédites,
Le Cherche-Midi, 1989.