À la fenêtre d’une mansarde
Oh ! quand je vous vois à l’ouvrage,
Matin et soir,
Petite fée au doux visage,
Je sens l’espoir
Renaître en mon âme brisée ;
Et mon cœur vieux,
Comme une fleur sous la rosée,
Relève aux cieux
Sa pauvre corolle fermée...
Lors, je vous dis :
« Travaille bien, ô vierge, aimée
Au paradis !
Les anges veillent sur l’aiguille
Qui, dans ta main,
Donne la vie à ta famille. »
Et de ton pain,
Chassant l’ivraie à graine amère,
Dieu bienveillant
Rend le goût pur, près de ta mère,
En travaillant.
Paris, 1869.
Théodore VÉRON, Les mélodies, 1870.