Le premier de l’an

 

AUX TÊTES BLONDES.

 

 

Déjà sur le calendrier

De l’an éteint l’heure est sonnée ;

Chers enfants, le premier janvier

Vous convie à la bonne année.

 

Embrassez-vous, partez en chœur,

Petits enfants, petites filles ;

Offrez les vœux de votre cœur

Et vos baisers à vos familles.

 

C’est pour tous un jour solennel,

Une fête, un pieux usage,

Où le temps, cadran éternel,

Marque la raison à votre âge.

 

Or la raison vous dit de voir

Qu’il faut au cœur de père et mère

Puiser l’exemple du devoir,

Pour l’accomplir sur cette terre.

 

Apprenez-donc, ô chers enfants !

Qu’à tous, sur la machine ronde,

Dieu fit des rôles différents

Pour les jouer sur ce grand monde.

 

Mais, si le caprice du sort

Destine à chacun l’aptitude,

Il faut labourer droit et fort

Au vaste sillon de l’étude.

 

Dieu veut que la fraternité

Rayonne en soleil dans votre âme ;

Qu’en votre cœur l’humanité

Trouve un salutaire dictame.

 

Que la vertu soit le moyen

D’élever votre caractère ;

Grandissez, femme et citoyen,

En honorant votre carrière.

 

Mais trêve, enfants, à ma leçon ;

Ma voix peut troubler votre fête :

– Puissiez-vous graver ma chanson

Dans votre cœur et votre tête.

 

 

 

Théodore VÉRON, Les mélodies, 1870.

 

 

 

 

 

 

 

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