Le sommeil de l’Enfant Jésus

 

 

                                     À Ernest Hébert.

 

Lorsque l’ange aperçoit, sur le sein de sa mère,

L’enfant-Dieu s’endormant, au son de son hautbois

Qui modulait un chant aussi doux qu’une voix,

Gabriel, le gardien vigilant et sévère,

 

Éloigne doucement, angélique trouvère,

L’instrument sur lequel posent encor ses doigts ;

Puis, aux pieds du Sauveur, seul foyer de lumière,

Il demeure en extase, et médite à la fois.

 

Mais comme l’atmosphère est couverte d’un voile,

Marie est effacée ; une très vive étoile

Brille, seule, à côté du front de Gabriel !

 

– « Groupe, à l’aspect divin, de claire et vue-obscure,

Se dégage aussitôt cette note très sûre :

C’est que ton œuvre, Hébert, a pris naissance au ciel ! »

 

 

 

Th. VÉRON.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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