Beauté, esprit et cœur
À Mademoiselle J. P.
Souviens-toi, chère enfant, que toute fleur se fane,
Hélas ! qu’un jour aussi tes traits se flétriront,
Plus de brillants regards, plus de teint diaphane,
Plus de rose à ta joue et de lis à ton front.
Souviens-toi que le ciel, comme à la fleur, ma fille,
En toi, mit un parfum, un don bien précieux,
L’esprit, rayon d’en haut, astre qui toujours brille,
Qui parle par ta voix et jaillit de tes yeux
Mais il est un seul bien, qu’entre tous on admire,
Qu’on cherche vainement en la rose, ta sœur,
Qui fait que tu souris quand tu me vois sourire,
Qui rend ton front chagrin, quand le mien est rêveur.
Un bien qui fait de toi l’enfant le plus aimable,
Un bien qui fait aimer... source de tout bonheur !
Plus pur que la beauté, plus que l’esprit durable,
C’est le souffle de Dieu, mon enfant, c’est ton cœur.
Jenny VIAL.
Paru dans La Muse des familles en 1857.