Hymne à la Vierge
Vierge, la gloire du monde
Et la couronne des cieux,
Dont la bonté nous inonde
Des biens les plus précieux,
Tendre Marie, en nos âmes,
Par tes divines ardeurs,
Allume de pures flammes :
Nous célébrons tes grandeurs.
D’une tige magnifique
Rejeton encor plus beau,
Ta vertu, du monde antique,
A fait un monde nouveau.
Pour former un tabernacle
Digne du Dieu rédempteur,
Tu naquis, par un miracle,
Rayonnante de splendeur.
Comme l’ange qui s’attache
Aux pas de l’homme pervers,
Sans contracter nulle tache
Parmi ses crimes divers,
Exempte de la souillure
Qui flétrit l’humanité,
Tu fus toujours belle et pure
Au sein de l’iniquité.
C’est toi qui formas la chaîne,
Aux anneaux mystérieux,
Par qui la nature humaine
Est unie avec les cieux.
De la nouvelle alliance,
Arche à l’éclat immortel,
Ta riche magnificence
Fit la splendeur d’Israël.
Quand le Verbe, auteur du monde,
Fut descendu dans ton sein,
De sa sagesse profonde
Tu connaissais le dessein ;
Un Dieu né de ta substance
Grandit à tes yeux ravis,
Est soumis à ta puissance
Et respecte tes avis :
Mais tu ne connais de gloire
Que celle du Créateur,
Et ne cesses de te croire
La servante du Seigneur.
Tu partageas le calice
Qui fut offert à Jésus,
Pour rendre son sacrifice
Plus salutaire aux élus.
Ta main fonda sur la pierre
L’édifice de la foi,
Mit le divin caractère
Dans le livre de la loi.
Et, dans ta vertu féconde,
Faisant un effort d’amour,
Tu pris l’essor de ce monde,
Vers le céleste séjour.
Ton corps obtint la victoire
Sur le pouvoir du tombeau,
Et parut brillant de gloire
Devant l’éternel flambeau.
Des humains auguste mère,
Vers qui soupirent nos cœurs,
Rends notre destin prospère,
Par tes plus tendres faveurs !
A. VIGNAT.
Paru dans La Muse des familles en 1858.