Eaux
Eaux, par qui cet apôtre a lavé la souillure
Et purgé le venin d’un scandaleux forfait,
Pluie, dont chaque goutte admirablement pure,
Ruisselante sur terre, au Ciel a son effet.
Perles, qui vous formez d’une amère salure,
Trésors du paradis, c’est le Ciel qui vous fait,
Liqueur d’un doux parfum, que tire de l’ordure
Le feu du saint amour, en qui tout se parfait.
D’une noire vapeur belle et claire rosée,
Qui devance et qui suit l’astre qui l’a causée,
Commencement d’un jour et la fin d’un nuit.
Filles de la douleur et de l’amour ensemble,
Petits miroirs coulants sur ce cristal qui luit,
Entraînez de mes yeux une eau qui vous ressemble.
Zacharie de VITRÉ.