Apaisement

 

 

Quand le glas, dans le ciel brumeux, semant ses pleurs,

Fait que vers les tombeaux la foule s’achemine,

Il ne réveille plus mes anciennes douleurs,

Et nul sanglot cuisant ne bout dans ma poitrine.

 

Calme, oubliant le monde et ses vaines clameurs,

Je vais m’asseoir auprès des miens, sur la colline,

Et sur mes chers défunts ma main répand ces fleurs

Que novembre alourdit de sa froide bruine.

 

Oui, prés d’eux je m’assieds, sans pleurs, presque joyeux ;

Comme le soleil boit les gouttes de rosée

L’espoir divin tarit les larmes de mes yeux ;

 

Et la prière chante en mon âme apaisée,

Et mon cœur délivré de tout lien charnel,

Venu pour contempler la terre, voit le ciel.

 

 

 

Emmanuel VITTÉ.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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