À une basilique

 

 

Certes, la Basilique est belle, et le regard

S’enchante à contempler ses frises, ses portiques,

Ses coupoles, ses tours, ses hautes nefs, où l’art

A peint ou ciselé d’ineffables cantiques.

 

Là, le marbre et l’onyx disent de toutes parts

La gloire de Marie et ses beautés mystiques,

Et la verrière y verse, en cent rayons épars.

L’or, le pourpre et l’azur des rêves extatiques.

 

Mais au fin monument aux beautés sans pareilles,

À ce marbre, à ces ors, à toutes ces merveilles,

Mon cœur qui se souvient, mon cœur préfère encor

 

L’antique sanctuaire et son naïf décor,

Et le tout vieil autel où la Madone noire

Se dresse, rayonnante en sa robe de moire.

 

 

Emmanuel VITTE.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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