Pluie

 

 

Dans la pluie, Paris,

Rose grise, s’épanouit.

Elle susurre, elle vous enivre

Des caresses humides de la narcose.

 

Tandis que sur les vitres

Tournent les fées grises,

Riant dans leur danse, allégrement,

Toujours plus vite, plus vite encore.

 

Milliers de doigts

Tirant les fils de la soie grise,

Et l’aiguille hâtive

Frôle à peine le métier à tisser.

 

Tous ces yeux qui ne se ressemblent pas !

À toute vitesse, qui s’en vont en désarroi,

Embrassant les passants

Et caressant les plantes.

 

Et, du haut de Notre-Dame,

Les gueules des monstres regardent

Les trésors amoncelés

Répandus sur les pierres.

 

 

 

Maximilien VOLOCHINE,

Poésies, 1909.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie russe

du XVIIIe siècle à nos jours, par Jacques Robert

et Emmanuel Rais, Bordas, 1947.

 

 

 

 

 

 

 

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