Cantique 564

 

 

Où est l’Ami que je cherche en tous lieux ?

Quand point le jour, mon désir s’en accroît.

Quand vient la nuit, il est perdu pour moi,

        Bien que brûle mon cœur.

 

Je vois sa marque en toute force vive,

En tout parfum de fleur, en tout épi courbé.

Au soupir que je pousse, à l’air que je respire

        Son amour est mêlé.

 

J’entends sa voix quand bruit le vent d’été,

Quand chante le bosquet et quand mugit le fleuve.

Je l’entends dans mon cœur très doucement parler

        Pour me réconforter.

 

Pourtant comme une brume m’interdit de l’atteindre ;

En priant seulement j’accède jusqu’à Lui.

Puissé-je voir Sa face, et je me jetterais

        Pour me perdre en Son sein !

 

Ah ! Quand tant de beauté dans le monde en tous lieux,

En tous temps de la vie à nos yeux se révèle,

Combien plus belle encor doit en être la source

        Claire éternellement !

 

Ô source de lumière et de félicité,

Quand donc ton onde pure pour moi coulera-telle,

Et qui me conduira près de tes frais ruisseaux ?

        Seule la mort paisible.

 

Console-toi, mon âme ! Espère, prie, renonce !

Oui, l’Ami te fait signe ! Bientôt tu goûteras

De ses bras la douceur, bientôt tu trouveras

        Chez lui miséricorde.

 

Bientôt jusqu’à la rive où ne bat nulle vague,

Tu voleras comme la colombe de l’arche ;

Dans le sein du berger comme l’agneau craintif

        Tu trouveras la paix.

 

 

 

Johan Olof WALLIN.

 

Traduit du suédois par Jean-Clarence Lambert.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie suédoise, Seuil, 1971.

 

 

 

 

 

 

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