Hymne du soir
Regarde comme le soleil couchant éclaire d’une douce lumière le fond de la vallée, et ceint d’une auréole de pourpre le sommet des Alpes éblouissantes. Regarde comme son image se réfléchit dans le cristal du lac, tandis que le reflet de ses pâles rayons se prolonge sur le village. Entends-tu le chant mélodieux du rossignol caché sous le feuillage ? À l’approche du soir il chante pour endormir sa couvée. C’est un beau symbole de l’amour maternel qui n’oublie jamais les êtres les plus faibles et les garantit des feux du midi comme de la fraîcheur du soir. L’abeille elle-même qui resta éveillée la dernière ne fait plus entendre son léger bourdonnement ; les petits oiseaux comme les grands s’envolent de toutes parts vers leurs nids ; le laboureur et le batelier se rendent à leur demeure : tous les êtres, ô paisible soirée, goûtent dans tes bras les douceurs du repos. Adorons le créateur de tant de bienfaits, adressons nos actions de grâce à notre Père céleste.
Johan Jakob WERHLI (1790-1855).
Traduit de l’allemand.
Paru dans la Nouvelle Revue germanique en 1829.