La grande quête

 

 

Appuyée contre le mât la compagne de mon voyage regarde la bleue solitude de la nuit. Naviguant sur des eaux sans vagues nous avons vu à tribord des pays d’étoiles et à bâbord d’étranges équipages pour des banquises de brume. Sur la voie lactée de nos songes luisants notre voilier a connu des grains d’une fraîcheur indicible et des calmes languissants et profonds comme le regard de ma compagne.

 

Noua avons longé des rivages avec de bons fjords, nous avons perdu des nuits sur les eaux noires et nous avons vu des côtes avec des ports profonds, mais nous savions qu’ils n’étaient pas pour nous.

 

Une nuit – les voiles tombaient flasques et nul espoir ne gonflait mon cœur – ma compagne m’a dit (et son ton était si sûr !) : notre port sera un visage ou une grande lumière.

 

 

Arthur WELTON.

 

Paru dans Amérique française

en 1952.

 

 

 

 

 

 

 

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