Noël pour l’amour de Marie

 

Chant traditionnel

 

 

 

Joseph et Marie s’en allèrent

Un soir bien tard en Bethléem,

Ceux qui tenaient hostellerie

Sy ne les prièrent rien.

 

S’en allèrent parmi la ville

De huis en huis logis quérant,

À l’heure la Vierge Marie

Était bien près d’avoir enfant.

 

S’en allèrent chez un riche homme

Logis demander très humblement,

Et on leur répondit en somme :

– Avez des chevaux largement ?

 

– Nous n’avons qu’un boeuf et un âne

Voyez les si près l’huis devant.

– Vous ne semblez que truandailles,

Vous ne logerez point céans.

 

Ils s’en allèrent chez un autre

Logis demander pour argent,

Et on leur répondit en outre :

– Vous ne logerez point céans...

 

Joseph si regarda un homme

Qui l’appela « méchant paysan »,

– Où mène cette jeune femme

Qui n’a point plus haut de quinze ans ?

 

Joseph regarda Marie

Qui a le cœur triste et dolent,

En lui disant : – Ma chère amie

Ne logerons nous point autrement ?

 

J’ai là vu une vieille étable

Logeons nous y pour le présent.

À l’heure la Vierge Marie

Était bien près d’avoir enfant.

 

À mi-nuit cette nuitée

La douce vierge eut enfant,

Sa robe n’était pas fourrée

Pour l’envelopper chaudement.

 

Elle le mit emmi la crèche

Sur un peu de foin seulement,

Une pierre dessous la tête

Pour reposer le Tout-Puissant.

 

Très chères gens ne vous déplaise

Si vous vivez bien pauvrement,

Si fortune vous est contraire,

Prenez-le patiemment.

 

Or prions la Vierge Marie

Que son fils veuille supplier

Qu’il nous doit mener telle vie

Qu’en Paradis puissions entrer.

 

Si une fois y pouvons être

Il ne nous faudrait plus rien.

Ainsi fut logé notre maître

Le doux Jésus en Bethléem.

 

 

 

Chanson anonyme du XVe siècle.

 

 

 

 

 

 

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