Le trépassement de la Vierge,
contenant les litanies
et plusieurs oraisons ;
ensemble la plaie du côté
de Notre-Seigneur
Chant traditionnel
Dedans cet avant-goût des Ciels
Sans cesse elle y portait les yeux,
Rien ne pouvait la satisfaire,
Rien ne lui plaisait ici-bas
Que ces doux et divins appas
Qu’elle y ressentait d’ordinaire.
Son cœur, par mille ardents soupirs,
Poussait au ciel mille désirs ;
Son âme en douceur distillée,
Faisait d’admirables efforts
Pour se détacher de son corps
De ce bas séjour ennuyée.
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Les assistants, à son décès
Qui l’avaient vue dedans l’excès,
De tant de douleurs et de charmes
Leurs cœurs plongés dans la douleur,
Aussi bien que dans la douceur,
Les faisait fondre tous en larmes ;
En larmes de dévotion,
Qui montraient leur affection
Et leur ineffable tendresse ;
C’étaient des preuves de respect
Qu’ils avaient pour elle, en effet,
Comme leur aimable maîtresse.
En dévotion liquéfiés,
Ils demeuraient édifiés,
Et leur âme en était ravie ;
Les plus grands de tous leurs souhaits
Étaient d’imiter à jamais
Une si belle et sainte vie.
S’approchant donc de ce corps saint,
Ils ressentaient dedans leur sein
Un feu plus grand que de coutume ;
Et une fontaine d’ardeur,
Brûlant en leur intérieur,
En les transformant les consume.
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Mille trompettes à l’instant
Et les luths de leur bruit charmant,
Avec mille cris de joie,
Les anges ravis hors de soi
Mènent l’épouse à leur roi,
Qui dans la rivière ondoie...
Elle monte dans ses splendeurs,
Couronnée de belles fleurs,
Les chemins sont remplis de roses,
Enfin la mère de mon Dieu,
Enlevée au céleste lieu,
Dans le sein de Dieu se repose...
Si cette lune ne luit plus
Sur la terre c’est qu’il a plu
À Dieu qu’elle quitte le monde,
Pour luire dans l’Empyrée,
Après quoi elle a soupiré
D’une ardeur qui n’a de seconde.
Je me trompe, elle luit encore,
Ses rayons sont de fin or,
C’est le fin or de sa clémence
Qu’elle darde dans tous les lieux
Et sur la terre et dans les cieux
Comme la bénite influence.
ANONYME.