Au service du Ciel

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Maurice BARRÈS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jeune Bernard habitait au dix-septième siècle le séminaire de Saint-Sulpice, cette citadelle de sainteté. Il était de ces jeunes gens qui entraient dans cette grande maison avec la quasi-certitude qu’ils seraient évêques un jour. C’était là que se recrutaient et se formaient les hauts dignitaires de l’Église. Étrange milieu, débile et puissant, parfois singulier jusqu’au baroque et pourtant avec mille fenêtres sur le sublime, terne à première vue et lourd, d’un prodigieux ennui jusqu’à l’accablement, et cependant le plus stimulant avec son peuple d’excentriques et de saints. Ces Sulpiciens, ces hommes de règle et d’élan, qui mêlent toutes les petitesses, toutes les étroitesses du fonctionnaire modèle à toutes les ardeurs des mystiques. D’où, chez les mieux doués de leurs élèves, une sorte d’inquiétude, beaucoup de zèle, et l’acceptation facile de l’héroïsme et tout ensemble de la déraison, comme on le voit chez un Fénelon.

Quels hommes produisaient-ils ? Les médiocres, pris dans l’engrenage de la vie réelle, se figeaient très vite, et, fidèles à leurs petites pratiques, devenaient des espèces de végétaux ; les natures ardentes, plus généreuses et plus vivantes, demeuraient doublement marquées : elles emportaient de Saint-Sulpice le sens de la règle jusqu’à la singularité, une piété étroite et en même temps la très haute flamme qui brille dans les Bérulle, les Coudren, les Ollier et les Vincent de Paul.

Bernard était possédé du désir de devenir un de ces élus dont les portraits décoraient les murs du parloir. À l’exemple de ces grands hommes, il voulait être tout à la fois un saint et un apôtre, et il attendait avec une impatience de jeune homme l’heure où il pourrait donner carrière à son dévouement. Il méditait leurs exemples jour et nuit. Trouverait-il jamais l’occasion de les égaler dans la sublimité de leurs vies ? Ces années de préparation lui semblaient interminables. Elles passèrent pourtant. Il fut ordonné ; il avait du talent et on le poussa ; il parvint vite au premier plan, et les années se succédant on lui confia plus qu’un diocèse, il devint un des agents généraux de l’Église. Chargé de missions diplomatiques, de hautes enquêtes, constamment distrait, il était condamné à une vie errante et tumultueuse, et maintenant il lui arrivait de regarder avec envie ceux qui avaient le temps de méditer et de s’ennuyer comme il avait fait autrefois. Il était obsédé jusqu’au dégoût par les devoirs de sa charge.

Ces délices de la songerie avec soi-même, ces heures où l’âme refait son plein, pendant quinze ans il ne les connut plus que, parfois, au fond de sa chaise de poste. Encore dans cette précaire solitude roulante, devait-il songer aux problèmes qu’il allait régler de ville en ville. Et comble de misère, trop souvent, pour lui faire honneur, on lui donnait la compagnie de quelque bavard dont les propos manquaient d’éternité. Comment l’inspiration eût-elle daigné descendre sur un homme ainsi occupé perpétuellement à recevoir les chapitres, à régler des questions de bénéfice, à trouver quelque route sinueuse entre les droits de la couronne et les droits de l’Église ? « Ah ! songeait-il, quelle différence existe-t-il entre un commis du roi et moi ? C’est Dieu que je sers, mais qu’y a-t-il du ciel dans ma cellule dont j’ai fait un bureau ? »

Les nuits qu’il ne dormait pas et qu’il songeait dans les ténèbres, à ces heures de clairvoyance où la vie nous apparaît dans sa misère et sa brièveté sinistre, et la terre toute semblable à une lune morte, il comparait ce qu’il était à ce qu’il aurait dû être et se jugeait sévèrement. « Vais-je donc passer sans fournir la note que Dieu avait mise en moi ? C’est mon devoir de diriger les affaires de la communauté et j’aurais un remords pire que ceux qui m’agitent maintenant si je désertais cette tâche, mais quel ennui de laisser sans emploi toute une part de mon âme ! Je sens une lacune dans le chant qui s’élève de cette maison vers le ciel. Comment y remédier, comment me réformer, comment balayer la poussière du siècle qui m’ensable ? Le juge suprême, au soir de ma vie, ne m’accueillera pas à sa droite, si je persiste à négliger la grâce qu’il me fait de me laisser connaître, au plus haut point de ma force, que ma vie intérieure se dessèche. »

Un soir, ces pensées l’assaillirent avec un redoublement de force. Il avait présidé tout l’après-midi un conseil pour élaborer la règle d’un ordre nouveau, et pas une fois il n’avait senti dans son cœur l’inspiration divine. Il la percevait toute voisine, mais qui refusait de sortir des taillis parce qu’il n’était pas seul. Aussi avant de s’endormir il prononça la prière suivante :

« Seigneur, j’ai le souci de toute l’Église gallicane à diriger, des querelles sans fin qu’il faut apaiser, des réformes qu’il faut maintenir ou susciter, des scandales qu’il faut réparer, et cependant je me noie ! Je sens que je laisse envahir par l’ivraie une part du terrain que vous m’avez donné à faire valoir. Où faut-il que je me tourne pour retrouver la libre disposition de vos trésors ? Inspirez-moi, Seigneur, guidez ma bonne volonté. Délivrez en votre serviteur la flamme captive. »

Et voici que durant son sommeil une femme lui apparut. Jeune ou vieille, il n’aurait pu le dire, les saintes du ciel ne se laissant pas juger de ce point de vue grossier. C’était une immortelle, une âme, un chant. Et rien que de la voir, ce qu’il y avait en lui de desséché refleurit, et toutes ses sources revinrent à la surface. Elle ne lui dit qu’un mot : « Je prie avec toi. » Et s’agenouillant côte à côte, ils marièrent leurs prières. Puis toujours en rêve, il se leva, comme si l’aube était venue, et accomplit ses besognes de chaque jour. Elle le suivait et l’aidait. Elle vérifia avec lui les dépenses du couvent, se tint dans l’ombre quand il donna ses audiences, s’assit à son côté au réfectoire, et l’assista d’un concours invisible jusqu’au soir. La vieille maison avait retrouvé son parfum, son allégresse et ses grandes fenêtres de clarté. La prose quotidienne et traînarde se transformait en strophes chantantes. Tous les détails de la règle reprenaient leur vertu efficace. Bernard voyait ses plus humbles minutes recevoir de cette miraculeuse présence ce qui leur manquait depuis des années, leur raccordement avec l’éternel... Ainsi rêvait-il.

Il se réveilla et comprit qu’une sainte avait été autorisée par Dieu à tenir compagnie à son âme. Et quelle sainte ! En baisant humblement la poussière, il disait : « J’appartiens par mon désir (puisse-t-il n’être pas déçu) à la partie du ciel où règne cette royale apparition. »

Désormais quand Bernard retombait dans ses états de sécheresse ou plutôt d’ensablement, il tournait son regard vers l’image qu’il gardait de cette nuit privilégiée, et dès qu’il l’avait rejointe par les voies de la méditation, une source jaillissait de lui, ses sentiments se redressaient, l’arbre noir d’hiver se chargeait de feuillage.

Cependant il ne remédiait pas à la cause de son mal. Il continuait à souffrir de la gêne qu’éprouve notre machine humaine à faire jouer l’âme constamment, au milieu des routines et des distractions. La pointe de sa sensibilité continuait à s’émousser. Et pour lutter contre le refroidissement odieux de la vie administrative, il aurait eu grand besoin de recommencer la nuit mémorable qui s’enfonçait dans le temps.

Ne converserait-il plus jamais avec cette étoile qu’un songe lui avait révélée ? Parfois il se troublait de scrupules. « Qu’avais-je besoin de mêler ma visiteuse céleste aux soins temporels de notre maison ? Le digne accueil pour celle qui m’ouvrait la route des hauteurs ! Malheureux que je suis ! J’ai tenu ma consolation dans ma main, et je l’ai laissée s’envoler peut-être mécontente. » Ainsi ses regrets ressemblaient à des remords.

Bien des fois, dans son demi-sommeil, avant de s’endormir, il eut le sentiment soudain d’une mystérieuse approche, il crut qu’il allait avoir devant lui les deux grands yeux profonds comme la nuit, mais soudain cette attente le réveillait et tout s’effaçait avant que la vision eût pris corps.

À l’église même, il l’appelait. Durant les vêpres, le chant monotone des Psaumes, le rayon de soleil qui venait à travers les vitraux étinceler sur le parvis lui semblaient des chemins d’accès où il la guettait.

Ce qui ajoutait à sa nostalgie, c’était de ne pouvoir s’y abandonner, les exigences de sa charge ne lui laissant pas le loisir de vivre dans la familiarité de son désir. Cependant désir, chagrin, il enfermait tout cela avec tant de soins que rien n’en paraissait au dehors. Sous les glaces d’une constante sagesse, sous la fatigue de ses travaux, sous la paix austère du prélat, nul n’aurait pu soupçonner cette source vive, et ce rêve perpétuel jailli d’un mirage.

Dans sa cinquantième année, comme il faisait à travers la France une de ces tournées, où il trouvait parfois les moments les plus favorables pour ressaisir et entendre son âme, il apprit qu’au pied du Mont-Blanc, dans un pauvre lieu nommé Chamonix, se trouvait un petit couvent de religieuses contemplatives dirigées par une abbesse dont chacun faisait l’éloge. Elles habitaient une vallée étroite, si mal accessible qu’en hiver elles communiquaient seulement avec le ciel. Malgré les difficultés du voyage, Bernard éprouva un désir singulier, qui lui parut un ordre d’en haut, d’aller visiter ces filles.

L’abbesse le reçut derrière sa grille, dans un pauvre parloir que les hautes montagnes neigeuses remplissaient d’ombre. Mais ces yeux noirs, ce front royal sous le bandeau des vierges, cette âme affleurant sur ce visage mobile, nul grillage et les ténèbres mêmes n’auraient pu l’empêcher de les reconnaître. C’était l’apparition de sa nuit bienheureuse.

Il se sentit le cœur broyé de douleur et de plaisir. Quel mystère ! Il surprenait dans l’humilité de sa vie terrestre, celle que Dieu lui avait présentée de sa main pour qu’elle lui fût la messagère du ciel. Vierge élue, étincelle divine, parfum d’immortalité ! Et s’approchant de la fenêtre, au pied des cimes où les glaces étincelaient au soleil, il glorifia le Maître suprême qui cache des anges parmi les créatures humaines.

Par une réserve toute naturelle entre personnes de religion, Bernard s’interdit aucune allusion à son rêve, mais il crut comprendre que lui aussi était reconnu et que par une faveur divine il avait peut-être, dans la même nuit, traversé les songes de l’abbesse. Ce qu’ils virent clair comme le jour, c’est qu’il y avait entre eux une relation mystérieuse, voulue de Dieu, qui bannissait les modesties, les timidités, toutes les petites vanités de la conversation et qu’ils pouvaient se parler avec une absolue confiance. Ses longues inquiétudes, ses scrupules, ses angoisses, tous ses secrets, Bernard les exprima avec une extraordinaire chaleur, tandis que la religieuse fixait sur lui ses yeux d’ange, de sœur et de mère.

À son tour elle ne lui cacha rien de ses peines. Elle se sentait enchaînée, retenue captive, exclue des larges horizons où tout de même, en respirant plus largement, elle eût pu servir Dieu. « J’aimerais, disait-elle, prier parfois en action et non toujours chanter des cantiques dans la solitude ! Il me semble que mes religieuses et moi, nous sommes pareilles aux marmottes du Mont-Blanc qui dorment tout l’hiver et perdent ainsi la moitié de l’année, et que nous laissons en torpeur une moitié de notre âme. »

Et continuant plus intimement, avec une ardeur douloureuse :

« Dieu m’a choisie pour recueillir et transmettre sa pensée. Ah ! si le monde savait ce qui se passe dans cette chambre de nonne, les voix qui l’emplissent ! Les ténèbres de la nuit y ruissellent de la présence de Dieu. J’aimerais descendre parfois de ces honneurs redoutables et plus humblement me mêler au labeur ordinaire de mes frères et de mes sœurs. »

Sa voix était d’une mélodie si douce qu’elle eût donné aux hommes les plus grossiers une idée du ciel. Toute sa personne prouvait Dieu par éblouissement. Comment une telle force de persuasion était-elle retenue dans un cloître, alors qu’un pauvre homme devait contre son gré se répandre au dehors ? Bernard ne s’expliquait pas les intentions de la Providence. Il comprenait seulement qu’en mêlant leurs deux vies on ferait une existence parfaite. Ils pouvaient collaborer, ils avaient à chercher ensemble l’épanouissement total et le plein rendement de leurs âmes. Ah ! qu’elle avait eu raison de lui déclarer : « Je prie avec toi », et non je prie pour toi !

« Unissez-moi, lui dit-il, à vos méditations et permettez-moi qu’en revanche, je vous associe à ma vie active. »

Elle répondit :

« Mes religieuses et moi, mon Père, nous voulons coudre de nos doigts votre manteau de voyage et vous servir de toute notre bonne volonté, tandis que dans vos pèlerinages vous donnerez une voix à des filles qui s’enveloppent de silence. »

Ainsi joignaient-ils leurs vues. Puis leur pensée fit encore un pas. Avec la sainte liberté des cœurs purs qui savent qu’aucun désir ne surgit dans l’humanité sans qu’il contienne quelque chose de divin, ils regardèrent en face l’attrait que leurs âmes ressentaient l’une pour l’autre et qu’ils voulaient employer à leur double perfectionnement.

« Il ne nous appartient pas, se dirent-ils, de transmettre la vie qui anime les corps. Mais la lumière qui éclaire les esprits ? Pourquoi ne pas essayer de perpétuer notre expérience, afin que d’autres la vivent à leur tour ? »

Alors sous la dictée de l’Esprit, ils conçurent une règle qui, dans leur sentiment, devait remédier au mal dont ils avaient l’un et l’autre souffert. Ils imaginèrent deux congrégations, l’une d’hommes, l’autre de femmes, où se trouveraient unies et compensées par leur union même les nécessités, les épreuves de la vie intérieure et de la vie extérieure, de l’action et de la prière. Pendant que de jeunes prêtres se livreraient au ministère apostolique, et comme il le faut bien, à toutes les corvées matérielles, déprimantes et desséchantes qu’il entraîne avec lui, chacun d’eux aurait à l’ombre d’un couvent trois fois fermé une collaboratrice, une aide, qui suppléerait à ses défaillances presque nécessaires, et qui le tiendrait fixé sur les cimes de l’intérieur, en sorte qu’il n’y aurait pas deux êtres, un contemplatif et un actif, un distrait et un recueilli, mais qu’en réalité ces deux vies n’en feraient qu’une, par une sorte de communion constante et d’identification.

Brûlante conception née de la sympathie ardente et pure qui confond les vœux de Bernard et de l’abbesse. Puisqu’il leur est donné par une rencontre providentielle de réaliser en eux cette fusion des âmes, cette unification, désirée de Dieu pour maintenir dans son Église ces deux forces de contemplation et d’action, qui nous semblent se contredire, ils veulent la perpétuer et la rappeler à une foule de gens qui l’ignorent ; ils veulent qu’à chaque naissance d’apôtre, qui va se répandre dans le monde, prêtre, évêque ou missionnaire, corresponde une vocation de silence, de pensée pure et d’intériorité absolue !

« Désormais, décrètent-ils, les hommes et les femmes qui vont se grouper sous notre règle, dans deux ordres, sauront ce que nous avons su dans un rêve, ils sauront que ces différences que nous mettons, nous, si tranchées entre action et contemplation, peuvent dans un plan divin ne répondre à rien de réel, Dieu ne voyant pas d’un côté cette âme-ci et d’un autre côté cette âme-là, mais l’union de ces deux flammes et la collaboration de ces deux faiblesses. »

Ainsi mêlent leurs pensées dans une savante construction le religieux et la religieuse.

Dès le premier élan ils coopéraient d’une manière parfaite, dans un échange total, selon la règle qu’ils élaboraient. La contemplation inerte s’ouvrait aux mérites de l’action, et l’action desséchante, paralysante, atrophiante, bénéficiait de l’activité éternellement facile, jeune, inusable, d’une âme qu’aucune distraction, aucune gloire mondaine, aucun détail ne gênaient et n’empêchaient de prendre son vol. Immédiatement l’abbesse connut tous les problèmes qu’étudiait le prêtre et le prêtre s’initia aux pensées et aux poèmes de la religieuse. Chacun fit entrer l’autre dans le meilleur de son royaume. Quel sommet de leur vie ! En peu d’instants, l’un et l’autre ont progressé dans le détachement d’eux-mêmes plus qu’ils n’avaient fait tout au long de leur existence. Chacun d’eux aime l’autre comme un reflet de la perfection divine. Ils respirent l’air du ciel.

Durant les neuf jours qu’ils demeurèrent ensemble, l’Esprit ne les déserta pas une minute. Et le neuvième jour à l’aube, Bernard communia l’abbesse.

L’œil profane continuait bien de distinguer deux personnes, le prélat entouré d’honneurs et de gloire, chargé de soucis et de comptes, et la religieuse immobile, mais l’œil des anges et des saints n’y faisait aucune différence et ne voyait plus qu’un seul être.

Au sortir de la communion, ils vinrent s’asseoir dans une fenêtre d’où ils regardaient la montagne. À la manière de deux époux qui, dans les rêves du matin, voient l’enfant de leur amour courir, chanceler, crier et se préparer à porter dans le monde leur chair et leur âme, ils voyaient devant eux une légion de religieux et de religieuses en chacun de qui revivait l’expérience de leur bienheureuse rencontre. Ces fils et ces filles de leur esprit, ces flammes de leur âme, couvraient la montagne, et les glaciers en feu glorifiaient le Seigneur.

Contemplation éternelle et minute précieuse, plénitude assiégée par les angoisses de la séparation ! Il fallait partir. Bernard eût voulu baiser le seuil du couvent, car il quittait la demeure d’une créature élue qu’il savait ne revoir jamais en ce monde. Mais il domina son chagrin en s’attachant à la certitude que leur action de ces neuf jours se prolongerait d’anneau en anneau dans les siècles et que tous deux venaient de s’unir indissolublement, au service du ciel.

« Reçois mon adieu, ma Sœur, en qui je ne vais plus cesser de me refléter ici, et dont j’emporte l’engagement immortel, – mon adieu, Messagère, Étincelle, Parole qui porte au ciel les appels du monde et au monde un dictame du ciel, – mon adieu, c’est-à-dire mon plus sûr au revoir. Nous dormirons ensemble à jamais, sous un rideau de flammes purifiantes, dans les cœurs que nos pensées auront atteints, et les clercs, le soir, à l’église, béniront de louanges immortelles nos deux noms saintement mariés. »

 

 

1928.

 

 

 

Maurice BARRÈS,

N’importe où hors du monde.

 

 

  

 

 

 

www.biblisem.net