Polycarpe

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

DANIEL-ROPS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’AN 156, À SMYRNE

 

L’Église de Dieu, établie à Smyrne, à l’Église de Dieu établie à Philomélion et à toutes celles qui, établies en tout lieu, font partie de l’Église sainte et catholique : que la miséricorde, la paix et la charité de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ vous soient données en abondance.

 

NOUS vous écrivons, frères, au sujet de ceux qui ont rendu témoignage et surtout du bienheureux Polycarpe qui par son martyre a comme scellé la persécution en l’arrêtant. Tous les événements qui ont précédé son martyre ne sont survenus que pour permettre au Seigneur du ciel de nous montrer une image du martyre selon l’Évangile. Polycarpe a attendu d’être trahi, comme le Seigneur, pour nous apprendre à l’imiter, nous aussi, à ne pas regarder chacun notre propre intérêt, mais plutôt celui des autres. Car la charité véritable et efficace consiste pour chacun à vouloir non seulement son salut personnel, mais le salut de tous les frères.

Heureux et vaillants ont été tous les exemples rapportés ; ils l’ont été selon la volonté de Dieu, car il nous fait attribuer à Dieu, dont le pouvoir est souverain et universel, nos progrès dans la piété. Qui n’admirerait pas la vaillance de ces confesseurs, leur endurance et leur amour pour Dieu ? Ils étaient déchirés par les fouets au point que, jusqu’aux veines et aux artères de l’intérieur, on voyait la structure de leur chair. Ils tenaient bon pourtant, si bien que les spectateurs avaient pitié d’eux et les plaignaient. Mais eux, ils étaient parvenus à une telle grandeur d’âme, qu’il ne leur échappait ni cri ni gémissement. À les voir nous comprenions tous qu’à cette heure où ils étaient torturés, les martyrs du Christ étaient ravis hors de leur corps, ou plutôt que le Seigneur lui-même les assistait de sa présence.

Tout à la grâce du Christ, ils méprisaient les tourments du monde ; en une heure, ils gagnaient la vie éternelle. Le feu même les rafraîchissait ; le feu des bourreaux inhumains ; ils avaient devant les yeux un autre feu à éviter, le feu éternel qui jamais ne s’éteindra. Ils contemplaient des yeux de leur âme les biens réservés à ceux qui auront souffert, que l’oreille n’a pas entendus, que l’œil n’a pas vus, à quoi le cœur de l’homme n’a pas songé. Le Seigneur leur montrait ces biens-là, à eux qui n’étaient déjà plus des hommes mais des anges. Enfin, condamnés aux bêtes, les confesseurs eurent à subir d’effroyables tourments. On les étirait sur les chevalets, on leur infligeait des tortures de toute sorte, afin de les amener par la longueur de leurs supplices à renier leur foi.

Nombreuses furent les machinations ourdies contre eux par le démon. Mais grâce à Dieu, il ne put vaincre aucun d’eux. Germanicus, vaillant entre tous, fortifiait la faiblesse des autres par le spectacle de son intrépidité. Il fut magnifique dans le combat contre les bêtes. Le proconsul le conjurait d’avoir pitié de sa jeunesse ; Germanicus attira sur lui la bête féroce en la frappant, pour sortir plus vite d’un monde injuste et criminel. Toute la foule, étonnée par la vaillance et la piété du peuple des chrétiens, se mit à crier : « À mort les athées, qu’on cherche Polycarpe ! »

Un seul faiblit, c’était Quintus, un Phrygien, venu récemment de son pays. À la vue des bêtes, il eut peur. Or c’était lui qui, voulant se dénoncer lui-même, avait poussé les autres à se dénoncer spontanément avec lui. Le proconsul, à force d’insistances, parvint à le faire abjurer et sacrifier. Aussi, frères, n’approuvons-nous pas ceux qui vont se livrer d’eux-mêmes ; tel n’est d’ailleurs pas l’enseignement de l’Évangile.

Le plus admirable des martyrs fut Polycarpe. D’abord, quand il apprit tout ce qui s’était passé, il ne se troubla point, il voulut même demeurer dans la ville. Sur l’insistance de la majorité, il finit par s’éloigner. Il se retira dans une petite propriété, située non loin de la cité et y séjourna avec quelques compagnons. Nuit et jour, il ne faisait que prier pour tous les hommes et pour les églises du monde entier ; ce qui était son habitude. Au cours de la prière il eut une vision : il vit un oreiller en flammes. Il vint alors à ses compagnons et leur dit : Je serai brûlé vif.

Comme ceux qui le cherchaient s’acharnaient à sa poursuite, il changea de retraite. Aussitôt après son départ, survinrent les hommes de la police ; ne le trouvant pas, ils saisirent deux jeunes esclaves ; l’un d’eux, mis à la torture, fit des aveux. Il ne lui était plus possible de se dérober, maintenant que son propre entourage le trahissait. L’irénarque, le chef de la police, qui portait un nom prédestiné, – il s’appelait Hérode, – était pressé de le conduire dans le stade, où Polycarpe devait accomplir sa destinée en partageant le sort du Christ, tandis que ceux qui l’avaient trahi partageraient le châtiment de Judas.

Or donc, ils emmenèrent le jeune esclave, un vendredi, vers l’heure du dîner ; policiers à pied et à cheval se mirent en route, armés de pied en cape, comme s’ils couraient après un brigand. Tard dans la soirée, ils arrivèrent ensemble à la maison où se trouvait Polycarpe. Celui-ci était couché dans une pièce de l’étage supérieur ; de là il aurait encore pu gagner une autre propriété. Il ne le voulut pas ; il se contenta de dire : « Que la volonté de Dieu s’accomplisse. » Entendant la voix des policiers, il descendit et se mit à causer avec eux. Son grand âge et son calme les frappèrent d’admiration : ils ne s’expliquaient pas qu’on se fût donné tant de mal pour arrêter un tel vieillard. Polycarpe s’empressa de leur servir à manger et à boire, malgré l’heure tardive, autant qu’ils le désiraient. Il leur demanda seulement de lui accorder une heure pour prier librement. Ils y consentirent ; il se mit à prier debout, en homme qui était rempli de la grâce de Dieu. Et ainsi pendant deux heures, sans pouvoir s’arrêter, il continua de prier à haute voix. Ses auditeurs étaient frappés de stupeur ; beaucoup regrettaient d’avoir marché contre un si divin vieillard.

Quand il eut terminé sa prière, où il avait fait mémoire de tous ceux qu’il avait connus au cours de sa longue vie, petits et grands, gens illustres et obscurs, et de toute l’Église catholique, répandue dans le monde entier, l’heure du départ était arrivée. On le fit monter sur un âne et on le conduisit vers la cité de Smyrne. C’était le jour du grand sabbat.

En route, il rencontra Hérode l’irénarque et son père Nicétas, qui le firent monter dans leur voiture. Là, assis à ses côtés, ils cherchèrent à le convaincre en lui disant : « Quel mal y-a-t-il à dire Seigneur César, à sacrifier, et le reste, pour sauver sa vie ? » Polycarpe d’abord ne leur répondit pas, mais comme ils insistaient, il leur déclara : « Je ne ferai pas ce que vous me conseillez. » Ses deux compagnons, désappointés, lui dirent des injures et le poussèrent si brutalement hors de leur voiture, qu’en tombant il s’écorcha la jambe. Il ne s’en inquiéta pas, comme s’il n’avait rien senti : allégrement et d’un bon pas, il reprit la route à pied. Le groupe se dirigea vers le stade. Là le vacarme était tel que personne ne pouvait même s’y faire entendre.

Au moment où Polycarpe pénétrait dans le stade, une voix du ciel retentit : « Courage, Polycarpe, sois viril. » Personne ne sut qui parlait, mais ceux des nôtres qui étaient présents entendirent la voix. Comme on faisait avancer Polycarpe, le tumulte fut grand quand on apprit que l’évêque était arrêté. Lorsqu’il fut devant le proconsul, celui-ci lui demanda s’il était Polycarpe. À sa réponse affirmative, le proconsul le harcela pour lui faire renier sa foi. Il lui disait : « Aie le respect de ton âge » et d’autres choses semblables que les magistrats avaient coutume de dire. Il ajoutait : « Jure par la fortune de César, reviens en arrière ; crie : à bas les athées ! »

Polycarpe, d’un air grave, regarda la foule des païens impies qui couvraient les gradins du stade, la montra de la main, poussa un soupir, leva les yeux au ciel et dit : « À bas les athées ! »

Le proconsul le pressa de nouveau, en disant : « Jure, et je te mets en liberté. Insulte le Christ. »

Polycarpe répondit : « Voilà quatre-vingts ans que je le sers et jamais il ne m’a fait aucun mal. Pourquoi donc blasphémerais-je mon Roi et mon Sauveur ? »

Le proconsul insista, en répétant : « Jure par la fortune de César. » L’évêque répondit : « Tu te flattes, si tu espères me faire jurer par la fortune de César, comme tu dis ; si tu affectes d’ignorer ce que je suis, écoute ma franche déclaration : Je suis chrétien. Si tu veux connaître l’enseignement du christianisme, accorde-moi un jour et écoute-moi. »

Le proconsul dit : « Persuade le peuple. »

Polycarpe : Devant toi, je trouverais juste de m’expliquer, car nous avons appris à rendre aux magistrats et aux autorités établies par Dieu l’honneur qui leur appartient, dans la mesure où ces marques de respect ne portent pas atteinte à notre foi.

Le proconsul : J’ai des fauves, je vais te livrer à eux, si tu ne te rétractes pas.

L’évêque : Donne tes ordres. Nous autres, quand nous changeons, ce n’est pas du mieux au pire ; il est beau de passer du mal à la justice.

Le proconsul : Si tu ne te repens pas, je te ferai périr sur un bûcher, puisque tu dédaignes les fauves.

Polycarpe : Tu me menaces d’un feu qui brûle une heure, puis s’éteint. Connais-tu le feu de la justice à venir ? Sais-tu le châtiment qui dévorera les impies ? Allons, ne tarde plus ! Décide comme il te plaira !

Polycarpe donna ces réponses et d’autres encore avec joie et assurance ; son visage rayonnait de la grâce divine. Ce n’était pas lui que l’interrogatoire avait troublé, mais le proconsul. Celui-ci finit par envoyer son héraut faire au milieu du stade, à trois reprises, la proclamation suivante : « Polycarpe s’est avoué chrétien. »

À cette nouvelle, la foule des païens et des Juifs résidant à Smyrne ne put contenir sa colère et vociféra : « Le voilà, le docteur de l’Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux, qui par son enseignement empêche tant de gens de leur sacrifier, de les adorer. »

Au milieu de ces clameurs, on demandait à l’asiarque Philippe de lâcher un lion contre Polycarpe. Celui-ci s’en défendit : les chasses étaient fermées ! « Au feu donc », cria-t-on de toutes parts. La vision des jours précédents allait s’accomplir, lorsque le vieillard avait vu, pendant la prière, l’oreiller consumé par les flammes, qu’il avait annoncé aux fidèles qui l’entouraient : « Je serai brûlé vif ! »

Tout cela se passa en moins de temps qu’il n’en faut pour le rapporter. La populace se mit à entasser du bois et des fagots, pris dans les ateliers et les bains ; les Juifs surtout se distinguèrent, à l’accoutumée, par leur empressement. Quand le bûcher fut prêt, Polycarpe se dépouilla de ses vêtements, ôta sa ceinture, essaya aussi de se déchausser ; d’ordinaire il n’avait pas à le faire : les fidèles qui l’entouraient s’empressaient de l’aider. C’était à qui arriverait le plus vite pour toucher son corps ; en raison de sa grande sainteté, on l’honorait même avant son martyre.

Aussitôt donc, on disposa autour de lui l’appareil pour le fixer au bûcher. Les bourreaux allaient l’y clouer, quand il dit : « Laissez-moi libre ; celui qui m’a donné la force d’affronter le feu me donnera aussi de rester immobile sur le bûcher, sans qu’il soit besoin de vos clous. »

Ils ne le clouèrent pas, ils se contentèrent de l’attacher. Lié au poteau, les mains derrière le dos, Polycarpe semblait un bélier de choix, distingué dans le grand troupeau en vue du sacrifice. Alors, levant les yeux, il dit :

« Seigneur, Dieu tout-puissant, Père de Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé et béni, par qui nous t’avons connu ; Dieu des anges et des puissances, Dieu de toute la création et de toute la famille des justes qui vivent en ta présence.

« Je te bénis pour m’avoir jugé digne de ce jour et de cette heure, digne d’être compté au nombre de tes martyrs et de participer au calice de ton Christ, pour ressusciter à la vie éternelle de l’âme et du corps, dans l’incorruptibilité de l’Esprit-Saint.

« Puissé-je aujourd’hui avec eux être agréé en ta présence comme une oblation précieuse et bienvenue, comme tu m’y as préparé, comme tu me l’as montré ; tu as gardé ta promesse, Dieu de la fidélité et de la vérité. Pour cette grâce et pour toute chose, je te loue, je te bénis, je te glorifie par l’éternel et céleste Grand-Prêtre, Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé.

« Par lui, qui est avec Toi et l’Esprit, gloire te soit rendue, maintenant et dans les siècles à venir. Amen ! »

Quand Polycarpe eut lancé cet Amen, en achevant sa prière, les hommes du bûcher allumèrent le feu, la flamme s’éleva haute et brillante. À ce moment nous fûmes témoins d’un miracle ; et nous avons été épargnés afin de pouvoir en faire le récit aux autres. Le feu s’élevait en forme de voûte ou comme une voile gonflée par le vent et enveloppait le corps du martyr. L’évêque se tenait au milieu, non comme chair qui brûle, mais comme un pain qui se dore en cuisant ou comme l’or et l’argent éprouvés au creuset. Pendant ce temps, nous percevions un parfum délicieux comme celui de l’encens ou des plus précieux aromates.

Enfin, les scélérats, voyant le feu impuissant à détruire le corps, envoyèrent un bourreau le frapper du glaive. Il en sortit une colombe et un flot de sang tel que le feu s’éteignit aussitôt. Toute la foule s’étonnait de la différence qui existait entre les infidèles et les élus. Parmi ces derniers, nous comptons l’incomparable martyr Polycarpe qui fut parmi nous, notre maître tout rempli de l’esprit des apôtres et des prophètes, l’évêque de l’Église catholique de Smyrne. Toutes les paroles de sa bouche se sont accomplies et s’accompliront.

Mais le diable, l’adversaire envieux et méchant, l’ennemi de la race des justes, avait vu la grandeur du martyre de Polycarpe ; il connaissait sa vie irréprochable depuis son enfance ; il le voyait maintenant couronné d’immortalité, au prix d’une victoire incontestée. Il manœuvra pour nous empêcher du moins d’emporter le corps du martyr, ce que beaucoup auraient désiré faire, afin de se partager ses restes précieux. Le démon suggéra donc à Nicétès, père d’Hérode et frère d’Alcée, d’intervenir auprès du proconsul pour qu’on ne nous donnât pas le corps. « Il est à craindre, disait-il, que les chrétiens n’abandonnent le Crucifié pour honorer Polycarpe. »

Il disait cela sur l’instigation des Juifs qui montaient la garde auprès du bûcher, et voyaient que nous allions retirer le cadavre du feu. Ils ignoraient que jamais nous ne pourrions abandonner le Christ, qui a souffert pour les âmes sauvées du monde entier, lui innocent pour des pécheurs. Jamais nous ne pourrons en honorer un autre. Nous adorons le Christ, comme le Fils de Dieu ; les martyrs, nous les honorons, comme les disciples du Christ et ses imitateurs. Nous les aimons comme ils le méritent, à cause de leur amour incomparable pour leur Roi et leur Maître. Puissions-nous en devenir les compagnons et les disciples !

Le centurion, voyant l’animosité des Juifs, fit placer le corps au milieu du feu, et, selon l’usage des païens, le fit brûler. Plus tard seulement nous avons pu enlever les ossements de Polycarpe, plus précieux que les gemmes, plus éprouvés que l’or le plus pur. Nous les avons déposés en un lieu convenable. Là, nous nous réunirons dès que possible dans la joie et l’allégresse ; le Seigneur nous accordera de fêter le jour anniversaire de son martyre, pour célébrer la mémoire de ceux qui ont déjà combattu, pour former et préparer la relève.

Voilà l’histoire du bienheureux Polycarpe. Il souffrit le martyre à Smyrne, avec onze compagnons, originaires de Philadelphie. Il est le seul dont la mémoire occupe une place à part dans notre souvenir. Il n’est pas jusqu’aux païens qui ne parlent de lui en tout lieu. Il a été non seulement un maître éminent mais encore un martyr incomparable dont nous désirons tous imiter la passion, réplique fidèle de celle que l’Évangile nous rapporte du Christ. Par son endurance, il a vaincu le magistrat inique et gagné la couronne d’immortalité. Maintenant avec les apôtres et les justes, il glorifie Dieu dans la joie, le Père tout-puissant, il bénit notre Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de nos âmes, le Maître de nos corps, le Pasteur de l’Église catholique, répandue dans le monde entier.

 

Vous nous aviez demandé de vous raconter en détail ce qui s’était passé. Nous vous en envoyons un récit abrégé par notre frère Marcien. Quand vous en aurez pris connaissance, veuillez transmettre la lettre aux frères plus éloignés, afin qu’à leur tour ils rendent gloire à Dieu d’avoir suscité des élus parmi ses serviteurs.

À Dieu, qui par un don de sa grâce peut nous conduire tous dans son royaume céleste, par son Fils unique Jésus-Christ, à lui gloire, honneur, puissance, majesté dans les siècles des siècles ! Saluez tous les saints. Ceux qui sont avec nous vous saluent ; ainsi qu’Évariste, le scribe, avec toute sa famille.

 

Polycarpe souffrit le martyre le second jour du mois de Xanthice, sept jours avant les calendes de mars, le jour du grand sabbat, à la huitième heure. Il fut fait prisonnier par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles. Statius Quadratus était proconsul de la province d’Asie, et notre Seigneur Jésus-Christ régnait dans tous les siècles : À Lui soit rendue gloire, honneur, majesté, royauté éternelle, de génération en génération ! Amen.

 

Nous vous prions, frères, de marcher selon la parole de Jésus-Christ, conservée par l’Évangile, avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, parce qu’il a sauvé les saints appelés par lui, comme il a accordé le martyre au bienheureux Polycarpe. Puissions-nous à sa suite parvenir dans le royaume de Jésus-Christ !

Caïus a écrit tout ceci d’après la copie qui appartenait à Irénée, un disciple de Polycarpe avec qui il vécut longtemps.

Moi, Socrate de Corinthe, j’ai transcrit sur la copie de Caïus. La grâce soit avec tous !

Et moi Pionius, j’ai écrit tout ceci d’après l’exemplaire qui vient d’être ainsi signalé. Je l’avais cherché, mais le bienheureux Polycarpe m’en fit révélation comme je le dirai ailleurs. J’ai recueilli ces faits que le temps avait presque fait oublier, afin que notre Seigneur Jésus-Christ me réunisse moi aussi avec ses élus dans son royaume céleste. À Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire dans les siècles des siècles ! Amen.

 

 

 

DANIEL-ROPS, La geste du sang,

Textes choisis et présentés par A. Hamman, o.f.m.,

Fayard, 1951.

 

 

 

 

 

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