Trois femmes

 

 

Le soleil rajeunit cette aurore pascale

Où le printemps en fleurs étale ses apprêts.

Par l’austère chemin, qu’ombragent des cyprès,

Trois femmes ont marché dans la paix matinale.

 

Pour avoir comprimé, dans l’attente et l’effroi,

Leurs cœurs respectueux et lourds de sympathie,

Elles ont, ainsi que Joseph d’Arimathie,

Voulu revoir le Maître au fond du cercueil froid.

 

Et c’est pourquoi, les mains d’aromates chargées,

Craintives, à pas lents, dès l’aube du sabbat

Elles ont traversé le torrent qui s’ébat

Des sources du Cédron au bourg de Bethphagée.

 

Tout le long du chemin, l’une disait, brûlant

De voir luire au soleil les lances de la Garde :

« Qui donc enlèvera la pierre qui Le garde ? »

Et sa dextre écartait ses voiles en tremblant.

 

Mais, lorsque le Sépulcre apparut, large ouvert,

Et qu’au seuil resplendit l’image surhumaine

De l’Ange éblouissant, Marie et Madeleine

Ne se souvinrent plus d’avoir longtemps souffert...

 

Salomé demanda, de sa voix désolée,

Ce qu’était advenu du Maître enseveli

Et l’Ange dit alors, en leur montrant le lit :

« Resurrexit ! Il vous précède en Galilée... »

 

Sous le soleil, dorant cette aurore pascale,

Où le printemps en fleurs étale ses apprêts,

Par l’austère chemin ombragé de cyprès

Trois femmes revenaient dans la paix matinale.

 

 

 

Alphonse DESILETS.

 

 

 

 

 

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