Le réveillon

 

CONTE DE NOËL

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

 

Pamphile LEMAY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette nuit-là il y avait réveillon chez le père LeMage, et je tenais à m’amuser un brin, avec les bons habitants de Saint-X. ou de Sainte-S., dont il était le premier par droit de pacifique conquête. Il venait d’être élu maire.

Saint-X. ou Sainte-S., voue ne devinerez pas où fleurit cette localité, et vous devinerez encore moins le nom du patron obligeant qui veille sur ses destinées. Notre territoire a des limites presque inconnues, et le nombre des saints est presque incalculable. Toutes nos paroisses, toutes les concessions de nos paroisses, et tous les chemins de nos concessions, portent un nom de saint en exergue ou comme une auréole. Le fleuve lui-même, après un baptême d’ensemble, se voit baptiser en détail, et, superbe Saint-Laurent partout, il s’appelle quelque part le Trou de Saint-Patrice.

Il en est des saints comme de nous, les uns ont plus de vogue que les autres. Deux ou trois syllabes harmonieuses suffisent pour éveiller la dévotion d’une oreille musicale, et voilà Sainte-Cunégonde lancée. Ou bien un besoin jaloux de barrer le chemin aux autres, et l’on proclame Saint-Protais. Celui-ci soutient que l’honnêteté n’est qu’un mythe, et il veut que son village invoque Saint-Pancrace. On ne saurait dire où s’arrêtent la confiance et la dévotion des nôtres. Pourvu que ce ne soit pas à la condition tacite, que ces glorieux protecteurs ferment les yeux sur les peccadilles de tous les jours, et ne parlent jamais, au Seigneur trois fois juste, d’une mesure un peu faible ou d’un poids un peu faux.

Donc, cette nuit-là, il y avait réveillon chez le père LeMage, et j’étais, sans le savoir, un des premiers invités. Ni parent, ni ami pourtant. Un simple hasard d’élection. Ne craignez rien, je ne vous raconterai pas ma triste campagne d’alors, et vous ne saurez même pas si j’étais bretteur politique ou candidat sérieux, simple machine à parler, ou éducateur convaincu des libres et indépendants électeurs.

Cependant la fête agreste battait son plein lorsque je fis mon entrée. Encore un peu, et je réveillonnais par cœur.

Fatigué d’une longue route en traîneau, sur des chemins coupés et cahoteux ; engourdi par une véritable immobilité de colis, dans le poil caressant d’une peau de buffle authentique ; assoiffé par l’air vif, et ennuyé des propos d’élection qui me trottaient dans la cervelle, ou me sonnaient dans les oreilles, je m’étais jeté sur le grand canapé de l’auberge, tout près d’un poêle bourdonnant, et le sommeil m’avait couvert de ses traîtres mais délicieux pavots, comme d’un suaire de plomb.

Des voisins, des parents, des amis entouraient la table nouvelle, solidement installée sur des chevalets, dans la chambre de compagnie. C’était très suggestif, cette longue table recouverte de nappes de toile blanchies par la lessive, et garnie de plats et d’assiettes aux larges fleurs rouges émergeant d’un feuillage bleu.

Les yeux fouillaient avec plaisir les mets alléchants de l’inventive cuisinière, et les oreilles s’ouvraient volontiers au cliquetis des couteaux et des fourchettes, comme au choc des verres.

On taillait de larges bouchées, on versait d’abondantes rasades, en l’honneur du divin nouveau-né.

C’était le réveillon de Noël.

La fête avait commencé par un cantique :

 

            Il est né le divin enfant,

            Jouez, hautbois, résonnez, musettes...

 

et les chanteurs, qui ne connaissaient ni le hautbois, ni la musette, disaient, sans sourciller, et en dépit de la saison rigoureuse :

 

            Jouez au bois, résonnez, musique !...

 

Le divin Enfant souriait sans doute à leur inoffensive ignorance.

La gaieté était alerte comme si elle se fût réveillée aux notes éméchées d’une chanson à boire. Ce qui prouve qu’on peut dire des choses pieuses et rire, manger goulûment après une bonne prière, tenir ferme une coupe avec des mains à peine disjointes, et ne pas se fourrer dans l’œil un doigt qui sort du bénitier.

Et les histoires alternaient avec les refrains sacrés, et toutes étaient marquées au coin de l’honnêteté, si toutes n’étaient pas de circonstance. Nos gens ont le sens des convenances et le respect de la morale, et quand ils se relâchent, c’est qu’ils se croient loin des messieurs ou du bon Dieu.

Cependant à boire et à manger la perspective change peu à peu, l’éloignement se mesure mal, les choses revêtent un aspect neuf, les distances s’effacent, les hommes se démasquent et tout s’embrouille. Le réveillon sacré commençait à prendre des airs de profanes agapes, et les pensées dévotes se noyaient un peu dans les vapeurs odorantes des bouillons et des liqueurs, tant il est vrai que la chair est faible, et l’esprit... aussi.

Par bonheur, un vieillard entra. Oh ! il était très vieux ce vieux-là, mais, dans sa carrure, il faisait songer au chêne. Il détacha, en la battant de sa mitaine, la neige oui ceinturait de blanc le bas de son pantalon gris.

– Venez-vous donc de l’église, seul et à pied, lui demanda l’un des convives ?

– Seul et à pied, comme tous les ans à Noël, depuis bientôt trois quarts de siècle, répondit-il avec une certaine fierté.

Il suspendit à un clou son « capot » de mouton noir et son casque de chat sauvage.

– Les mauvais temps vous ont sans doute arrêté quelquefois, reprit un autre invité ?

– J’ai bravé les plus terribles vents de nord-est, les vents de Québec, et les tourbillons de neiges les plus aveuglants, les tourbillons de la Canardière.

– Vraiment ?

– Et je n’ai jamais eu peur de rester étendu sous les plis mouvants du grand linceul de l’hiver, car l’étoile des Mages m’a toujours guidé vers Bethléem.

– C’était la lune, fit en riant le petit Dumas, un peu gouailleur.

– Comment la lune, riposta le vieillard presque irrité, est-ce qu’à mon âge on ne distingue plus la lune d’une étoile ?

– Mais cette étoile dont vous parlez, elle était grosse comme la lune dans son plein.

– Non pas, enfant de la géhenne, elle était grosse, ronde et rose comme une « fameuse » que le soleil a longtemps caressée.

– Alors c’était une pomme ?

– Une pomme détachée d’un arbre céleste, si tu veux ; une pomme d’or ou de feu, qui roulait dans le ciel frissonnant de décembre, et me conduisait au vagissant berceau de l’Enfant-Dieu.

– Viens prendre ta place à la table, Gaspard, et Mélanie va te verser une tasse de bon thé noir, dit alors, d’un accent ému, le père LeMage.

Les deux vieillards étaient frères ; ils se ressemblaient beaucoup et s’aimaient davantage. Leur vie s’était écoulée au même foyer, et dans la même paix des champs. Le travail avait été leur joie et l’honnêteté, leur apanage. Gaspard, celui qui venait d’entrer, n’avait pas aimé les femmes, parce que la vie était trop courte, disait-il, pour montrer toutes les grandeurs de l’amour, ou en réparer tous les désastres. Et puis, il avait attendu qu’une étoile le guidât vers le nid mystérieux où gazouillait, dans une espérance encore embrumée, l’enfant que lui réservait la destinée. Il avait attendu en vain. Il ignorait combien sont nombreux les hommes qui maudissent leur étoile. Pauvre étoile qu’ils n’ont su ni reconnaître ni comprendre.

Le vieux Gaspard dégustait son thé noir avec un plaisir... Comment dirai-je pour être neuf ?... un plaisir capitonné de sensualité ! Le léger tremblement de ses doigts agitait, tel un souffle, l’aromatique liqueur dans le bol de faïence.

– Ça réveille, fit-il, ça dessille les paupières, et le cœur monte au ciel par les yeux... comme aussi par les yeux il descend vers la fange.

– D’où lui vient ce langage élevé demandai-je à un voisin ?

Brutalement, comme pour faire contraste, le voisin grossier :

– Il s’est usé le « dessous » sur les bancs du Collège de l’Assomption, comme il s’est usé le « dessus » sur les étoiles de là-haut.

Je devinai un martyr de la pensée.

– Quand vous aurez vidé votre tasse et mangé votre côtelette, père Gaspard, vous nous raconterez, n’est-ce pas, comment l’étoile des mages vous a guidé une première fois vers l’église, pendant la nuit de Noël, insinua Madame Une Telle, qui logeait en face, de l’autre côté de la table.

– Croyez-vous à l’incarnation ? demanda le vieillard, très gravement.

– Oh ! sans doute.

– Alors croyez tout car tout est possible. Croyez à l’étoile et croyez aux mages ; croyez au « Gloria in excelsis » et croyez aux bergers ; croyez à la résurrection et croyez à l’Eucharistie. Soyez logiques.

Il but une grande gorgée.

– J’achève, continua-t-il ; les choses divines me font dédaigner les choses humaines. L’homme ne se nourrit pas de pain seulement, mais de la parole de Dieu. Chantez un cantique et je vais interroger mes souvenirs.

Une femme à la voix stridente commença aussitôt :

 

            Dans cette étable

            Que Jésus est charmant !...

 

Et bientôt, comme une digue qui se rompt, le cantique s’élança de toutes ces bouches rassasiées, avec un rythme si allègre et si violent, que la maison en tressaillit sur son « solage » de pierre. Le bonhomme Gaspard, la tête dans ses mains osseuses, toutes couvertes d’une ramille de veines bleues, songeait profondément. Quand le vol ardent du saint cantique se fut perdu dans les frissons du vent, bien au-dessus du toit neigeux, il se redressa et, promenant son regard sévère sur les hôtes attentifs, accoudé sans gêne sur la table du festin, il dit :

« Je m’appelle Gaspard LeMage. Des gens fort instruits m’assurent que je descends en ligne directe de Gaspard, l’un des trois mages de l’Orient qui vinrent à Bethléem pour adorer le Sauveur des hommes, encore vagissant dans la fraîcheur humide d’une large grotte, où s’abritaient les bêtes des champs. Rien d’étonnant qu’il en soit ainsi, puisque de fils en père, de même que tous les hommes, je remonte jusqu’au paradis terrestre. Si j’insiste sur mon nom prédestiné, c’est pour vous je remonte jusqu’au paradis terrestre. Si j’insiste sur mon nom prédestiné, c’est pour vous faire comprendre mieux la convenance d’une intervention divine en ma faveur, aux jours de mon enfance si lointaine déjà. J’avais dix ans et j’en ai quatre-vingt-dix. Donc, vous tous qui arrivez joyeux de la « Minuit », vous ne saviez pas encore ce que le ciel avait d’amour pour la terre, et vous attendiez dans le néant l’heure bénie de l’existence. J’avais dix ans et je ne savais pas grand-chose non plus... et je ne sais rien encore. Au catéchisme du dimanche, entre messe et vêpres, le curé nous expliquait bien des mystères... ou plutôt, il nous expliquait les raisons de croire aux mystères, et c’était déjà saisissant de beauté. Pourtant ma jeune intelligence se montrait rétive. Je voulus la dompter. Elle devait comprendre, puisqu’autour de moi tout le monde paraissait comprendre et ne s’étonner de rien. Et je la domptai en effet. Une chose m’avait intéressé vivement au catéchisme des Rois. C’était le voyage de Gaspard, Melchior et Balthasar, les trois princes orientaux qui avaient apporté de leurs provinces fortunées de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Et parmi ces princes, je voyais toujours Gaspard, le premier, le plus grand, le plus richement vêtu, et tout à fait semblable à mon père, avec ses épaules larges et légèrement voûtées, son regard doux où s’allumaient des éclairs, et sa barbe longue tombant sur sa poitrine en blanches ondulations.

J’attendais la Noël prochaine avec une vive anxiété, et quand tomba la première neige, je compris que le ciel couvrait d’un tapis d’argent la terre où devait reposer le Messie. Je comptais les jours qui me séparaient de la grande solennité, et je les voyais s’égrener comme les « Ave » de mon chapelet.

Vinrent les Avents, avec leurs grands appels mystiques, presque douloureux, et leurs dolentes prières. Je me sentais meilleur et plus joyeux. Quelque chose me disait que j’allais être témoin d’une grande merveille. De loin, de très loin, je voyais parfois étinceler le clocher de l’église, et le rayonnement se répercutait dans mon âme émue.

Enfin la Vigile arriva. Journée longue mais pleine de mouvement et de gaieté. Dans la maison, au hangar, dans la grange, tout s’agitait étrangement. En brûlant l’épinette résineuse, le poêle avait, tour à tour, des grondements de tonnerre et des crépitements de grêle. Tout chantait dans le grand fourneau plein de vapeurs : l’eau de la bouilloire, le jus de la viande et le bouillon de la soupe. À l’étable, les bœufs et les génisses oubliant de ruminer, et la tête haute, au-dessus du râtelier, traduisaient leur plaisir par des meuglements sonores que scandait un balancement de cornes. À la bergerie, les agneaux sautaient, bêlaient, folichonnaient, sans souci de leur toison blanche qui s’effrangeait, et des flocons légers qui s’accrochaient à l’humble lambris, comme pour le parer de guirlandes. À l’écurie, les chevaux faisaient semblant de s’ébrouer, puis ils piaffaient comme pour une danse, et leurs hennissements avaient des éclats de trompettes.

Ô l’adorable vigile !

Dès le premier coup de la messe, à onze heures du soir, je me dirigeai vers l’église. La cloche m’appelait, et le vent glacial se réchauffait aux caresses de sa voix pieuse. J’aurais eu ma place dans la « carriole », avec les autres, mais j’aimais mieux entendre sous mes pieds le craquement de la neige, et sur ma tête je voulais voir, comme le mage, mon ancêtre, une étoile rayonner.

Je me figurais venir des plaines fleuries de l’Orient, avec des parfums inconnus et des bijoux d’or pour le nouveau-né d’Israël. Parfois je sentais l’émotion me gagner, et les yeux vers le ciel, je voyais dans le bleu sombre une poussière de feux se perdre en l’infinie profondeur. La nuit se fit soudainement ténébreuse. La cloche ne sonnait plus sa prière rythmée. La neige ne craquait plus sous mes souliers durs. Le verglas ne jetait plus de lueurs d’acier. Un frisson parcourut mon être. Des grelots agitèrent, dans l’éloignement, leur sonnerie gaie, et je me sentis aise de n’être pas seul sur la route. Mais après m’avoir effleuré du bout de l’aile, la chanson des grelots mourut dans l’épaisse obscurité des alentours, comme les étoiles dans les effrayants lointains.

J’étais égaré.

Je me vis enveloppé de noir, et la neige qui s’étendait partout, n’avait plus de reflets et paraissait une mer sombre. « Étoile des mages, m’écriai-je éploré, perce le voile affreux qui me dérobe le ciel, et conduis-moi vers l’Enfant-Dieu que je veux adorer ! »

Ô surprise ! ô bonheur ! À peine le Seigneur a-t-il entendu ma prière qu’il fait paraître, au milieu des airs enténébrés, une étoile radieuse, grande comme la lune. Sa lumière se mit à pleuvoir en paillettes d’argent sur la terre qui allait être sauvée, et le clocher recommença plus joyeusement son hymne de gloire. Seulement, il n’était plus devant moi, faisant de sa flèche argentée une trouée claire dans le ciel sombre ; il était derrière moi maintenant, et un bouquet de bois planté dru nous séparait, tel un rideau lourdement tombé.

J’avais pris, à une fourche de chemin, la route qui conduisait au bois, et j’étais entré dans l’abatis de l’automne. L’étoile, subitement apparue, éclaira les grands arbres. Les uns étaient debout comme des pyramides, les autres étaient couchés dans leur draperie de rameaux, ou nus comme des cadavres dépouillés. Sa lueur pénétrante descendit sur la mousse verte du merisier, et l’écorce blanche du bouleau ; elle joua parmi les branches entassées pour le feu du printemps. Sur tout cela l’hiver avait laissé tomber des flocons de neige qui semblaient des colombes, mais il n’y avait plus de suaves roucoulements.

Je fis quelques pas en regardant l’étoile bienveillante, comme pour la supplier de ne pas me laisser seul en ce lieu désert. Ô joie de ma vie ! l’étoile glissait à travers les nuages, et ses rayons me montrèrent le chemin de l’église. Je me mis à courir et elle courut aussi.

À l’orée du bois ce fut une bouffée de lumière aveuglante, et j’aperçus, très loin, les balises de sapin qui se tenaient comme des sentinelles, droites et raides, chaque côté de la route. Et plus loin encore, entre les ombres de la terre et les nuées du ciel, le clocher m’apparut tout resplendissant, comme au réveil des matins clairs d’avril.

Les hommes qui passaient sur le chemin semblaient des ombres qui maculaient l’universelle blancheur. Voyaient-ils l’étoile mystérieuse ? Ils ne semblaient pas la deviner. Et ils étaient noyés dans l’éblouissement !... Moi, je ne pouvais en détacher mes yeux, et je marchais sans souci de la neige, où j’enfonçais comme dans une vague d’écume.

Quand je pris la grande route, l’étoile décrivit un angle dans les champs supérieurs, et elle s’ouvrit une route éthérée qui devait, comme le chemin neigeux que je suivais, s’arrêter à l’église déjà tout en prière. Moi, je m’approchais du seuil, elle, de la croix du clocher. Et, tout à coup, en effet, comme si le coup d’étain qui surmontait cette croix de fer, se fut envolé dans l’espace mystérieux, la croix noire parut un instant couronner seule la haute flèche. Un instant seulement, car l’étoile qui m’avait guidé descendit comme un éclair des hauteurs célestes, et vint se poser, telle une lampe glorieuse, au sommet sacré d’où le coq venait de prendre son vol.

– Un rayon de lune qui faisait étinceler les plumes métalliques du vaillant coq, m’écriai-je impoliment, n’y pouvant plus tenir.

Je fus réveillé par un éclat de rire.

– Que nous chantez-vous là, dormeur, il n’y a ni lune ni coq, mais un bon réveillon qui nous attend.

– Le réveillon, balbutiai-Je, ahuri... mais j’y suis, au réveillon... Nous y sommes tous... le père Gaspard vient de nous conter...

– Vous dormez encore.

Une rude secousse suivit de près, et cette fois, je sortis du sommeil comme un pantin d’une boîte à surprise.

– Comment, je n’ai pas réveillonné ? Je ne suis pas à la table du père LeMage ?... J’ai rêvé ?... C’est trop fort !

Tout le monde riait à l’auberge, et je fis comme les autres. Au reste, je ne suis pas le premier qui confond le rêve avec la réalité, et, ma foi ! je m’en bats l’œil. Le rêve, tant qu’il dure, est semblable à la réalité, et la réalité, quand elle n’est plus, devient semblable au rêve.

 

 

Pamphile LEMAY,

Contes vrais, 1907.

 

 

 

 

 

 

 

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