Sainte Roseline de Villeneuve-Trans
ET LE MIRACLE DES ROSES
À Mme de Villeneuve-Flayosc, marquise de Trans.
Le paysage est doux. C’est la saison nouvelle
Des agrestes parfums dans l’air silencieux.
Voici le vieux château des Arcs, et sa tourelle.
Là fut un noble cœur réservé pour les cieux.
Roseline ! plus de six siècles parlent d’elle ;
Sainte, dont la Provence a le culte pieux.
Fille de haut baron, elle va, tendre et belle,
Secourir en secret les foyers miséreux.
Son père la surprend un matin sur la route :
Que portez-vous, dit-il à l’enfant qui l’écoute,
Si bien dissimulé dans votre tablier ?
Ce tablier s’ouvrit, avec d’exquises choses,
Prodige que la foi devait glorifier :
Le pain des pauvres s’était fait gerbe de roses.
E. de MOUGINS-ROQUEFORT.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.