La bénédictine

 

 

Elle était au couvent depuis trois mois déjà

Et le désir divin grandissait dans son être,

Lorsqu’un soir, se posant au bord de sa fenêtre,

Un bel oiseau y bâtit son nid, puis s’y logea.

 

Ce fut là qu’il vécut longtemps et qu’il mangea

Mais, comme elle sentait souvent l’ennui renaître,

La sœur lui mit au cou par caprice une lettre...

L’oiseau ne revint plus, elle s’en affligea.

 

La vieillesse neigeant sur la Bénédictine

Fit qu’elle rendit l’âme, une nuit argentine,

Les yeux levés au ciel par l’extase agrandis :

 

Or, comme elle y montait au chant d’un chœur étrange,

Elle vit, demandant sa place en paradis,

L’oiseau qui remettait la lettre aux mains d’un Ange !

 

 

 

Émile NELLIGAN.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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