L’hirondelle

 

(SUÈDE)

 

 

On n’a pas l’habitude de considérer l’Hirundo rustica comme un oiseau chanteur. Pourtant, lorsqu’elle est posée seule et tranquille, elle fait souvent entendre un petit chant grinçant et babillard qui est fort éveillé. On dirait cependant que l’oiseau n’émet qu’avec une certaine difficulté son modeste ramage ou plutôt qu’il marmotte pour lui seul sa petite chanson.

Les paysans suédois racontent à ce propos la légende suivante :

Ils disent que l’Hirondelle était, autrefois, femme de chambre chez la Sainte Vierge ; mais qu’elle vola, un jour, à sa maîtresse, une pelote de fil rouge et une paire de ciseaux. En punition de ce méfait, elle fut changée en oiseau et condamnée à porter éternellement les objets volés ; le premier, sous la gorge, et le second, à la queue 1.

Depuis ce temps, elle ne cesse de répéter tristement : « Min fru har færlorat, min fru har færlorat..... ett rædt nystan och en sa...ax ! » Madame a perdu, madame a perdu, sa pelote de fil rouge et ses ciseaux !

 

(Carl Sundevall, Svenska foglarna, Stockholm, p. 7, a.)

 

 

Léon BUREAU.

 

Paru dans Mélusine, recueil de mythologie littéraire populaire,

traditions et usages, publié par MM. H. Gaidoz

& E. Rolland, 1878.

 

 

 

 

 

 



1  Allusion à la queue longuement fourchue de l’Hirundo rustica et à la belle tache rousse qu’elle porte sous la gorge.

 

 

 

 

 

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